Manifestation des personnels de santé à Paris pour exiger "des moyens" pour l'hôpital
  • il y a 2 ans
Plusieurs centaines de personnes ont défilé mardi à Paris, pour réclamer plus de moyens et plus de postes pour l’hôpital public lessivé par les vagues successives de Covid-19, et exiger l’arrêt des fermetures de lits. 

Personnels de santé, travailleurs sociaux et médico-sociaux, 3.000 selon la CGT, sont partis de l'hôpital Cochin (XIVe arrondissement), en direction des Invalides, unis derrière une banderole « ensemble pour obtenir de meilleurs salaires et l'amélioration de nos conditions de travail ».

« Aujourd’hui, des lits sont fermés dans les hôpitaux publics par manque de personnel, alors que nous sommes en plein crise sanitaire. Voilà la situation » résume amèrement Christophe Prudhomme, médecin au Samu 93. Le médecin interpelle à ce propos le gouvernement, pointant les contradictions de son discours: « En 2019 quand nous étions déjà dans la rue, vous avez refusé de mettre en place en grand plan massif de formation et d’embauches. Et aujourd’hui vous dites:’on aimerait bien ouvrir des lits mais il n’y a pas de personnel’ » ? souligne-t-il, alors que le temps écoulé aurait pu permettre à une première cohorte d’infirmières de sortir d’école. 

Mais la question du nombre de postes n’est qu’une partie du problème rappelle le médecin de Seine-Saint-Denis: les soignants font face à des conditions de travail « catastrophiques », qui les poussent à fuir leur poste. « À l’APHP, 3 200 infirmières ont quitté l’hôpital et 1 800 seulement ont été embauchées », alerte-t-il. Comment assurer la permanence des soins et un suivi de qualité alors que les infirmières, les aides soignantes et autres démissionnent ou abandonnent leur métier…? ». 

Isabelle Pugliese, assistante médico-administrative est lassée. « Ça fait 10 ans qu’on le demande et 3 ans qu’on manifeste pour les mêmes revendications. On veut des emplois dans nos hôpitaux, nos EHPAD, dans le privé et le public, et la revalorisation de nos salaires ». Au quotidien, la pression continue d’augmenter sur le personnel dernièrement: « Avec le covid, il n’y a plus personne. Tout le monde est contaminé, ou bloqué avec ses enfants. Même les intérimaires ne viennent plus » regrette-t-elle, « On est fatigués, démotivés ». 

La manifestation s'inscrit dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale, avec des cortèges dans plusieurs villes, à l'appel des syndicats CGT, SUD et CFE-CGC et de plusieurs collectifs de soignants (Inter-Hôpitaux, Inter-Urgences, Inter-Blocs, Printemps de la psychiatrie...). Dans le cortège, les ballons rouges de la CGT étaient nombreux, les drapeaux de SUD plus rares.

Le Ségur de la santé, qui s'est traduit par des hausses salariales et des investissements, « n’a rien réglé », a estimé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « Les réponses à ces revendications sont insuffisantes, voire à côté de la plaque.
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