Interrogeant, il y a des mois, un haut responsable politique algérien sur la possibilité d'une guerre entre l'Algérie et le Maroc, voici ce que fut sa réponse : « Le Maroc peut aller vers un incident militaire mineur, mais avec un grand retentissement médiatique, pour imposer la médiation et l'implication des puissances. » Depuis, on a fait mieux en faisant pire, des deux côtés des frontières. On n'en est déjà plus à ce jeu d'échecs stérile, ni à la guerre tiède, qui dure depuis des décennies, mais au basculement réel. Quelque chose de mauvais s'est emballé et, partout, on scrute ébahi la naissance absurde d'un conflit d'armes. Cette guerre à reculons en est aujourd'hui à la phase où chacun s'en croit maître et architecte, mais on oublie la férocité de cette mécanique.