Pic de pollution en France ? Condamnez vos cheminées !
  • il y a 4 ans
Les Français confinés ne s'y attendaient pas. Depuis qu'ils sont cloîtrés chez eux, le trafic routier s'est considérablement réduit, la production industrielle tourne au ralenti. Et pourtant ! Un pic de pollution, modéré certes, a été enregistré ce week-end sur une large moitié nord de la France. « La faute aux épandages agricoles », a aussitôt clamé une poignée d'organisations relayées par les médias, exigeant la limitation « drastique des épandages agricoles ». Les particules fines et ultrafines de pollution étant accusées de véhiculer le virus dans les voies aériennes, et plus généralement de fragiliser les muqueuses du poumon et des voies respiratoires. En premier lieu, l'hypothèse que les particules fines pourraient servir de véhicule pour le Covid-19, émise par un groupe de chercheurs italiens, laisse sceptiques la communauté scientifique et les chercheurs eux-même qui n'ont en réalité observé qu'une corrélation entre la pollution aux particules fines et l'accélération de l'épidémie, mais sans prendre en compte la densité de population des zones considérées, et alors qu'on ne connaît pas la durée de vie du virus dans l’atmosphère. En Île-de-France, la situation est différente : « Les particules fines liées à l'agriculture ne sont pas un sujet en temps normal », souligne Anne Kauffmann, directrice études et prospectives d’Airparif. Avant même le trafic routier ou l'industrie, la première source d'émissions de particules fines dans la région de la capitale est le chauffage au bois. En l'absence de trafic routier (il a baissé de 80 % à 90 %), il est dû à la fois « au chauffage, au brûlage de déchets verts, aux épandages agricoles et à la remontée de nuages de sables provenant du Sahara ». Après avoir recoupé différentes données terrestres et satellites, Serge Zaka, docteur en agroclimatologie pour le centre de recherche ITK estime que « 34 % des microparticules observées lors du pic de pollution du 28 mars provenaient de l'agriculture, et 66 % d'autres sources, notamment le chauffage, l'industrie ou le sable ». 
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