Olivier de Cayron & Christian Maillé

  • il y a 5 ans
BASA 2019- Visage de l’invisible. Les artistes nous parlent de leurs créations au cour du vernissage ; jeudi 5 octobre 2019, Lycée St-Marc à Lyon



Organiser une biennale d’art au sein d’une institution scolaire rejoint l’un des grands défis artistiques du XXIe siècle, celui de supprimer la frontière entre l’art et la vie. La vocation de l’œuvre n’est peut-être pas tant de célébrer le génie de son créateur que de signifier le début d’un chemin qui épouse pour unifier tous les méandres de l’existence. Cet enjeu d’unité se retrouve aussi dans l’univers scolaire. Chaque élève reçoit une grande quantité de savoirs qui, serinés par des pédagogues, doivent orienter l’adulte en devenir vers la voie qui est la sienne.
Le thème de la douzième édition de la BIENNALE D’ART SACRÉ ACTUEL, « VISAGE DE L’INVISIBLE » est l’occasion de percevoir cette profonde convergence du visible et de l’invisible. Le chrétien vit de cette réalité paradoxale en proclamant Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. Comme dans la relation à l’oeuvre d’art, la foi du chrétien ne consiste pas seulement à contempler l’humanité et la divinité du Christ mais également à cheminer vers sa divinisation, pour reprendre une expression chère aux chrétiens orthodoxes. C’est à Saint Irénée de Lyon que nous devons cette formule : « Le Christ est devenu ce que nous sommes, afin de faire de nous pleinement ce qu’il est ». Il ne s’agit pas de supprimer la différence entre Dieu et l’homme mais de rendre, par grâce, ce dernier participant de la vie divine, jusqu’à resplendir de la lumière de Dieu.
À quel moment l’élève se sent-il acteur de son apprentissage ? Comment l’œuvre d’art rejoint- elle celui qui la regarde ? Par quel biais le chrétien chemine-t-il en Dieu ? Il est un mot qui répond à beaucoup d’inquiétudes : appel. Sans appel, aucune réponse. Plus qu’un appel, un visage. Le visage nous plonge dans l’attente ; il est une promesse qui attend d’être lue. L’élève n’est pas un simple passeur de savoirs ; il reçoit du combustible pour son foyer interne dans l’attente d’irradier. Le visiteur ne peut être réduit à un regard subjugué ou capturant une forme mais devient responsable des fils de l’œuvre, témoin autant qu’acteur d’un maillage de sens au coeur de sa vie. Enfin, le chrétien est appelé à répondre de son frère en humanité, à être ferment de communion.
Parler d’art sacré, loin d’évoquer le sceau d’or apposé sur une forme, exprime une invitation à vivre une expérience particulière, en un lieu qui conduit au recueillement et à l’élévation spirituelle.
Franck CASTANY

Recommandée