Dans les coulisses de l'hippodrome, le jour de la course (2/3) - OLJ
  • il y a 5 ans
Un peu plus loin, des entraîneurs, chronomètre en mains, s'installent dans de petites cabines qui surplombent la piste. Parmi eux, Ali Seifeddine "l'un des entraîneurs les plus anciens et les plus expérimentés de l'hippodrome", dixit Mounir Asseily.
Assis sur sa petite chaise, M. Seifeddine, figure imposante, salue les visiteurs sans lâcher la piste des yeux.
Quelques chevaux entrent sur la piste et commencent leur entraînement. Au menu, un galop léger, qui sera suivi d'un vrai galop. Dans les tribunes, des amateurs, des parieurs, des professionnels du milieu. On se lève pour mieux observer. Certains ont en main le journal des pronostics. Chacun a son cheval favori. "Le voilà, il a l'air en forme aujourd'hui, il va certainement bien courir dimanche" ; "Allez, plus vite, plus vite tu ne dois pas nous décevoir".
"Ce n'est pas seulement l'entraînement qui permet au jockey et aux parieurs de savoir si un cheval est en forme ou s'il va bien courir le jour de la course", lâche Ali Seifeddine, dans un éclat de rire.

Vers 8h, l'entraînement touche à sa fin. Ali, 20 ans, est l'un des premiers jockeys à quitter la piste. Le jeune homme est très satisfait, son cheval a bien couru ce matin. "J'espère que ça se passera bien dimanche", dit-il avant d'ajouter, ironique : "Prenez-moi en photo, je veux devenir célèbre". Puis la frêle silhouette disparaît.

Ali "pèse à peine 50 kilos, comme les autres jockeys", indique M. Asseily, qui précise que la plupart des garçons qui montent les chevaux de course sont des bédouins venus des montagnes. "Rares sont les jeunes prêts à dédier leur vie à la course équestre", poursuit-il. Derrière lui, d'autres jockeys partent avec leur cheval, les blagues salaces fusent.
Pour les chevaux, c'est l'heure du bain.

Issa travaille depuis plusieurs années en tant que palefrenier au sein de l'écurie de la famille Pharaon. "Lorsqu'il fait froid, on se contente de sécher le cheval", explique-t-il, en plongeant une éponge dans un seau contenant un mélange d'eau et d'un savon spécial. Ce matin, la température permet un vrai bain. Le cheval est calme. "Il aime ça", explique Issa. A quelques mètres, un de ses collèges prépare le box d'un autre cheval de la même écurie. Il le remplit de paille pour que l'étalon puisse se coucher confortablement.
Après le bain, vient l'heure du repas. Il était temps, "certains des chevaux s'agitent en attendant leur ration du jour", explique Mounir. Une fois rassasiés, les chevaux se reposent en attendant la promenade de l'après-midi.
Le calme retombe sur l'hippodrome. Derrière les murs d'enceinte, la vie tourne à plein régime dans la jungle urbaine beyrouthine.
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