Aides sociales. Pour Macron, elles coûtent un "pognon de dingue" sans résoudre la pauvreté.
  • il y a 6 ans
Aides sociales. Pour Macron, elles coûtent un "pognon de dingue" sans résoudre la pauvreté.

Ce mercredi, Emmanuel Macron présentera le cadre de sa politique sociale devant le 42e congrès de la Mutualité française. Mardi soir, il fustigeait le "pognon de dingue" que coûtent les aides sociales sans endiguer la pauvreté.

Emmanuel Macron tracera ce mercredi le cadre de sa politique sociale devant le 42e congrès de la Mutualité française, après avoir fustigé mardi soir le « pognon de dingue » que coûtent les aides sociales sans endiguer la pauvreté. Dans ce « discours stratégique », il veut « redonner de la cohérence » à son approche sociale, selon l’Elysée, après le début de cacophonie dans son gouvernement sur une réforme des aides sociales.

Les maîtres mots du chef de l’État ce mercredi devraient être « l’efficacité des aides et la responsabilité » des aidés. Dans un visible souci pédagogique, il expose sa philosophie en un langage familier, dans une vidéo postée mardi soir par sa conseillère en communication Sibeth Ndiaye, qui le filme en train de peaufiner son discours de ce mercredi.

« Pognon de dingue »

« On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux et les gens ne s’en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir. Par l’éducation… », s’enflamme-t-il. « Je vais faire un constat qui est de dire : on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif » […]. « Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté. Et sur la santé c’est pareil », explique-t-il.

L’Elysée a cité l’exemple du RSA dont « la moitié des allocataires n’ont pas d’accompagnement vers l’emploi ». Ce qui ne rentre pas dans la logique d’efficacité érigée en boussole. Toutes les aides sociales, aux particuliers comme aux entreprises, sont passées en revue sous ce prisme, poussant les ministres concernés à afficher ces dernières semaines des points de vue contradictoires.

Celui de l’Économie, Bruno Le Maire, a dégainé le premier en jugeant « légitime de réduire la politique sociale sur l’emploi ». Son collègue des comptes publics, Gérald Darmanin, a renchéri en estimant qu’il y avait "trop" d’aides sociales, dénonçant au passage certaines « trappes à inactivité ». « Pas question de faire des économies sur le dos des pauvres », a répliqué la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui sera aux côtés de M. Macron mercredi. Rien n’est encore tranché : beaucoup d’arbitrages doivent encore être rendus, en vue notamment du plan pauvreté qui doit être présenté en juillet.

« Pas un tournant social »
L’exécutif sait qu’il dispose de « marges de manœuvre » budgétaires pour les années à venir, grâce au retour à l’équilibre plus rapide que prévu des comptes de la Sécurité sociale. Mais le gouvernement n’entend pas délier trop vite les cordons de la bourse, M. Darmanin affirmant qu' « il n’y a pas de cagnotte.
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