Plusieurs milliers de retraités mobilisés contre la hausse de la CSG.

  • il y a 6 ans
Plusieurs milliers de retraités mobilisés contre la hausse de la CSG.

Entre 11 500 et 15 000 retraités ont manifesté en France contre la hausse de la CSG. Pas toujours des privilégiés quand certains doivent à la fois soutenir leurs enfants mais aussi leurs parents.

" C’est une manif’ de vieux ou quoi ? Y’a pas d’ambiance. » Dans la foule partie de la gare Montparnasse, cette pimpante retraitée aux cheveux poivre et sel a choisi Michel Fugain et le chiffon rouge. En 2012, la chanson avait été reprise en chœur par les étudiants québécois qui protestaient contre la hausse des frais de scolarité. « Compagnons de colère, compagnons de misère… »

Ils étaient 7 200 selon la préfecture de police et 30 000 selon les syndicats à manifester ce jeudi dans les rues de Paris. Et entre 11 500 et 15 000 dans toute la France selon un décompte de l’AFP.

Deux tiers des retraités concernés par la hausse de la CSG
L’augmentation de la CSG qui concerne 60 % des retraités ne passe pas. « Un effort pour aider les jeunes actifs. Il y en a qui râlent et ne veulent pas comprendre, c’est la France », s’est défendu mercredi Emmanuel Macron

« Un président qu’il faudrait remplacer le plus vite possible. C’est pour ça qu’on est là, explique Marek, un ancien enseignant de Segpa. Moi dans l’affaire, je perds 140 € », ajoute ce militant du Parti ouvrier indépendant démocratique né à Conakry en Guinée et installé aujourd’hui à Champigny. « On liquide le bac, la SNCF, il faut bouger. »

Atmosphère printanière sur les grands boulevards parisiens. « Macron, taxez les riches, lâchez les retraités. » Casquette et sac à dos, fine moustache et veste sportswear, avec sa pancarte, il ouvre la marche du collectif citoyen des retraités de Gentilly. Un autre groupe a choisi l’humour « C’est très vilain M. Macron de faire les poches des vieux. »

Une ambiance bon enfant mais des manifestants déterminés

On papote, on prend des nouvelles des enfants, des petits-enfants. Et parfois on se chicaille. Comme ces trois retraités de la police. Sourire en coin, écharpe rouge et casquette écossaise, Jean-Claude asticote ses copains. « Pour un couple de retraités. À 3 500, 4 000 €, on peut quand même faire un effort. Moi, ça ne me choque pas. Les jeunes d’aujourd’hui, ce sont eux aussi qui assurent notre retraite. » Pourquoi alors participer à cette mobilisation ? « Mais par solidarité pour les plus nécessiteux. »

Claude son voisin ne l’entend pas de cette oreille. Il pense à ses deux enfants et à leur parcours de combattant pour trouver un travail.

Et puis, il y a sa mère de 95 ans. « On l’aide un peu. Il faut créer des emplois pour aider les personnes âgées à rester chez elles. Les maisons de retraite, ça peut être comme des casernes. L’humanité, il faut la créer », dit-il en écho à la grève qui se déroulait hier dans les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) (maisons de retraite). « On doit continuer à se battre. »

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