Rencontre / Gérard Guégan / 11/05/2017

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Gérard Guégan, protagoniste éditorial avisé dans les années 1968, affirme en 1983 que la force des nouvelles formes d’écriture tient à la nouvelle et explosive alchimie des mots et des images nés « de la décrépitude des idéologies et sur le cadavre du gauchisme, disons au milieu des années 1970 ».
Les Éditions Champ libre naissent de la rencontre, en mai 1968, entre Gérard Lebovici, imprésario et producteur de cinéma, ami de Truffaut, et Gérard Guégan, critique aux Cahiers du cinéma et membre du groupe contestataire Prisu, en rupture avec le PCF et avec le gauchisme. Le dessinateur Alain Le Saux les rejoint en tant que directeur artistique et les premiers ouvrages sont publiés fin 1970. La ligne éditoriale, conçue en opposition à celle des « Cahiers libres » des Éditions Maspero, se veut plus libertaire et révolutionnaire, et accueille une constellation des contestations les plus radicales.
Gérard Guégan participe en 1974 à la relance de la maison d’édition Le Sagittaire, qui a connu son heure de gloire avec les Surréalistes entre 1920 et 1940 et dont Claude Fasquelle est propriétaire du fonds. Vont s’y retrouver, en plus de Alain Le Saux et de Raphaël Sorin, Annie Le Brun et Olivier Cohen. Jusqu’en 1979, Gérard Guégan y publie une cinquante d’ouvrages, dont "Les Déclassés" de Jean-François Bizot, le journal "Un jeune homme chic", chronique punk d’Alain Pacadis, "Lâchez tout" d’Annie Le Brun ou la revue "Subjectif", dans laquelle les photomontages de Le Saux annoncent la « dictature graphique » de Bazooka dans "Libération".

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