"nuit noire" d'Olivier smolders

  • il y a 16 ans
Nuit Noire procède par approximations, en déroulant un fil rouge entre des fragments livrés comme des polaroïds, de sorte que les pièces d’un puzzle se mettent petit à petit en place. Et cependant, tout est déjà dans la première image, le film fonctionnant comme une synecdoque.
Olivier Smolders : Oui, c’est vrai, le film peut apparaître comme une mosaïque. Cela dit, au début, les scènes de rêves puis la découverte du personnage principal installent un fil rouge assez clair: Oscar est hanté par le souvenir d’une sœur qui serait morte lorsqu’ils étaient enfants. Puis aussitôt le récit brouille un peu les cartes, en déplaçant certains éléments, en ouvrant des chemins parallèles, des éléments plus aléatoires, plus mystérieux qui arrivent comme par contamination à partir d’éléments périphériques à l’intrigue principale. Assez vite le spectateur est invité à suivre l’histoire d’une façon peu rationnelle, celle-ci faisant visiblement peu de différence entre ce qui arrive vraiment et ce qui est fantasmé. Mon projet était d’avoir un film qui raconterait une histoire à travers les éclats d’un miroir brisé ou, pour dire les choses autrement, une histoire qu’on regarderait à travers la verre déformant d’un kaléidoscope. On repère des morceaux dominants qui tirent le récit vers l’avant, vers une vision d’ensemble, d’une façon presque exagérément explicite, mais aussi on est distrait par des réverbérations qui mettent en perspectives des éléments secondaires.
http://www.cinergie.be/entrevue.php?action=display&id=4

Recommandée