"Ça m'est égal si demain n'arrive pas" Guillaume Malandrin

  • il y a 16 ans
Ton film est un film moderne. Moderne, dans le sens où une caractéristique de la modernité au cinéma est de ne pas pouvoir anticiper sur le récit.
G.M. : Oh, quand même, si on est surpris par ce qui arrive, il y a toujours une possibilité d'anticiper, de bâtir un fantasme. En fait, le film repose sur l'idée que c'est le plus simple qui arrive. Mais les gens imaginent le pire : qu'il va y avoir un meurtre, qu'elle va le tuer, que l'enfant va faire une fugue et mourir dans la campagne. Personne ne s'imagine que ça va être simple.
C : Tu veux, quelque part, décevoir le spectateur ?
G. M. : Décevoir ? Oui, peut-être… un petit peu. Mais est-ce si décevant que ça ? En même temps, tu peux te dire que c'est vraiment ça. Je trouve qu'il y a une sorte d'enrichissement à voir quelque chose d'aussi simple. En fait, l'information, le spectateur la génère naturellement de sa vision. La position du spectateur, c'est de fantasmer sur l'écran. Le réalisateur propose une histoire dans laquelle le spectateur se projette – ou pas - et invente sa propre histoire. Et c'est de cet échange entre le spectateur et l'écran que naît le film. Un spectateur se fait son propre film et c'est pour cela que tout le monde ne voit pas le même film. A partir du moment où tu acceptes cette idée-là, moi, j'ai construit mon film en proposant quelque chose qui n'arrive pas : il ne va pas la tuer, l'enfant ne va pas mourir… etc. On imagine qu'il va se passer des choses très dramatiques alors que ce qui arrive est très évident, très quotidien et très simple.
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