Des chercheurs du Georgia Institute of Technology ont développé un bras robotisé permettant aux batteurs de jouer "à trois bras", détaille un article publié la semaine passée sur le site internet de l'université américaine et évoqué lundi par la radio Classic 21. Le dispositif intelligent, attaché à l'épaule du musicien, répond aux mouvements et à la musique.
"Si vous 'augmentez' les humains avec de la robotique intelligente et portable, ils pourraient interagir avec leur environnement d'une manière beaucoup plus sophistiquée", explique le professeur Gil Weinberg, qui dirige le Center for Music Technology et supervise le projet, destiné à repousser les capacités humaines. "Le troisième bras offre une expérience beaucoup plus riche et plus créative, permettant à l'humain de jouer simultanément avec une virtuosité et une sophistication qui ne seraient pas possibles autrement", estime-t-il. "Si vous avez un appareil robotique qui fait partie de votre corps, cela procure un sentiment complètement différent que de travailler avec un robot habituel", poursuit Weinberg. "La machine apprend comment votre corps bouge et peut augmenter et compléter votre activité. Elle devient une partie de vous", commente-t-il.
Le bras robotisé est "intelligent" pour plusieurs raisons: notamment parce qu'il sait quoi jouer en écoutant la musique dans la pièce (il improvise en fonction du rythme et s'y adapte), mais aussi parce qu'il se localise par rapport à la batterie et aux bras du batteur. Programmé à l'aide de la technologie du "motion capture", le bras bouge "naturellement", avec des gestes intuitifs. Weinberg et son équipe l'ont conçu après avoir créé une prothèse robotique pour un batteur d'Atlanta amputé suite à un accident.
La prochaine étape dans ce cadre serait de relier les mouvements du bras robotisé à l'activité du cerveau. L'équipe travaille déjà avec un bandeau électroencéphalogramme détectant les modèles cérébraux du batteur et espère identifier ceux qui permettraient au bras robotisé de réagir à la simple pensée du musicien. Le professeur Weinberg entrevoit également d'autres applications, médicales et chirurgicales.