Ce travail transpose la solitude de l’artiste et affliction face à la toile vierge à la scène. Il prend comme source d’inspiration la pulsion créative des autodidactes de l’Art Brut, transcrivant ainsi ses résonances dans la composition chorégraphique. Le mouvement mis en scène, est le résultat des explorations (devenues plus tard performances) réalisées dans les expositions de Stani Nitkowski, Armand Avril et René Moreu à la Halle St. Pierre (Paris) en 2003. La danse résulte des tableaux de ces trois artistes.

Au bord de l’agonie, dans les ténèbres, les corps morcelés des tableaux de Nitkovski, sont le vecteur déclencheur de la substance des mouvements. Fortement influencée par l’art africain et la nature, l’oeuvre d’Avril apporte une nuance au dramatisme du mouvement à travers son humour et ses grimasses. La délicatesse du détail, omniprésente dans l’oeuvre de Moreu, surgit dans le dessin des gestes simples que le danseur pointille.

Le danseur détourne en mouvement l’évidence des formes des oeuvres pour mettre en mouvement non pas l’histoire du tableau mais celle de son corps. L’interprète évolue dans un univers scénique ou chaque objet peut avoir selon sont utilisa- tion plusieurs signifiants. Plasticamante vise l’abstraction et tourne autour de ce que l’interprète fait sur scène. Esthétiquement axée sur l’exotisme, cette pièce soulève une interrogation : L’interprète peut -il être une oeuvre d’Art le temps de la représentation ?