La Répétition / Bernard Piffaretti | Frac Franche-Comté |

il y a 9 ans
Communiqué de presse :

Frac Franche-Comté

Bernard Piffaretti / Juste Retour (des choses et des mots)

S’il est un peintre de la répétition, il s’agit sans conteste de Bernard Piffaretti. Sa méthode se résume en quelques mots : depuis le milieu des années 80, il duplique un même motif de part et d’autre d’un trait de partition central tracé au préalable sur le tableau.

Ce faisant, l’artiste s’impose une contrainte, une règle du jeu qui lui confère la distance nécessaire pour se consacrer à son véritable objet : la peinture en elle-même. Pour cette exposition, Bernard Piffaretti a choisi de regrouper pour la première fois un important ensemble de peintures réalisées entre 1986 et 2014. Toutes « thématisent la procédure du redoublement à l’aide, exclusive ou presque, de mots et de signes linguistiques »1. Ces peintures l’artiste les nomme « Métapeintures », autrement dit des peintures sur la peinture, des peintures « parlant » de la peinture.

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La Répétition

Sachiko Abe, Marina Abramovic, Francis Alÿs, Claude Closky, Jimmie Durham, Esther Ferrer, Augustin Lesage, Steve McQueen, Bruce Nauman, Roman Opalka, Régis Perray, Magali Sanheira, Alain Séchas, Pierrick Sorin, Jana Sterbak

La répétition fait l’objet d’appréciations contradictoires voire ambivalentes et c’est sans doute la raison pour laquelle elle fascine et passionne autant. Outre les chercheurs en médecine, physique, psychologie, neurologie, elle passionne les philosophes comme les écrivains ou les chorégraphes et naturellement les artistes visuels qui s’en sont emparés avec une «fréquence croissante» depuis le début du XXe siècle.

Dans les oeuvres présentées au sein de cette exposition – produites pour l’occasion ou issues pour la plupart de collections publiques – la répétition se manifeste dans une fréquence quasi mécanique.

Le geste est fastidieux, laborieux, saccadé. et monotone. Il semble souvent inutile, voire absurde… Pour autant, ces oeuvres relèvent autant de la tragédie que du rituel voire du jeu d’enfant, du burlesque que de l’implacable discipline des arts martiaux. Elles sont révélatrices de la façon dont aujourd’hui dans notre société, nous considérons notre propre corps. Elles nous renvoient à notre propre condition. Elles disent enfin beaucoup de la fonction de l’art et du positionnement de l’artiste qui, faisant le choix de cette méthode, oscille entre autodérision, dépassement de soi et distanciation.

Commissariat / Sylvie Zavatta

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