C'est poétique la route

Souvent je mets mes pas dans les pas de mon père ou plutôt dans les roues. Rouler sur les routes du Vaucluse, en allant à Villes-sur-Auzon, c'est toujours penser à lui, à ses itinéraires un peu compliqués mais toujours sympas. Un simple virage me le fait, comme celui de la fontaine-colonne, à Mazan, me le fait imaginer précisément au volant de la R12 qui n'avait pas de direction assistée. Alors ce trajet-là, pour aller voir ma mère à Villes, est magique. Surtout depuis que j'ai trouvé cette route-tranchée, dans les terrains ocreux plantés de chênes, au départ de Carpentras, en direction de Saint-Didier. Les petites falaises autour donnent toujours l'impression d'être prêtes à vous engloutir, comme dans une scène du "Seigneur des Anneaux". Après il y a les vignes et le panorama sur le Ventoux lonchalemment allongé, comme une bête flemmasse et l'arrivée à Villes-sur-Auzon, au milieu des platanes qui, eux aussi, semblent vouloir prendre en étau la nationale.