Arrangement et Corruption à La Francaise (1/2)
  • il y a 9 ans
Publié le 20/11/2014.
Yves Calvi

Invités..
Catherine Pierce ( Transparency international France Antoine Peillon
Antoine Peillon Journaliste au quotidien La Croix, Antoine Peillon est un spécialiste de l'évasion fiscale. En 2012, il publie l'ouvrage Ces 600 milliards qui manquent à la France, enquête au cœur de l'évasion fiscale aux éditions du Seuil.

Philippe Bilger,Christohe Barbier

Commissions occultes, pots-de-vin, achats de voix, abus de biens sociaux, fraudes fiscales
Commissions occultes, pots-de-vin, achats de voix, abus de biens sociaux, fraudes fiscales…Alors que l’actualité récente, notamment dans le monde du football et de la politique, démontre le retard que notre pays aurait pris dans la lutte contre la corruption, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) juge dans un dernier rapport les efforts français "limités" en la matière. Le groupe de travail chargé de la réflexion sur ce sujet a même fait état "d'importantes préoccupations" concernant l'Hexagone. Ce carton jaune teinté de rouge attribué à Paris n’est pas le premier.
Le blason de la France avait déjà été écorné par l'ONG Transparency International. Cette dernière a publié, en décembre 2013, son Indice de Perception de la Corruption (IPC), un classement évaluant 177 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leurs administrations publiques et classe politique. Avec 71 points, la France occupe le 22e rang mondial pour la lutte contre la corruption. Si "des efforts ont été faits" note l’ONG, notamment grâce aux réformes engagées par François Hollande sur la transparence de la vie publique, la France demeure bien moins notée que de nombreux pays européens, tels que le Danemark (1e), la Suisse, (7e), les Pays-Bas (8e), l’Allemagne (12e) ou encore la Grande-Bretagne (14e)
Les affaires Bettencourt, Cahuzac, Guérini ont très probablement contribué à ce que les observateurs internationaux aient une image dégradée de la classe politique française et des institutions. Mais, ils ne sont pas seuls. Selon un sondage commandé par l'ONG, 90 % des Français considèrent que la corruption est un problème dans le secteur public.
Les partis politiques étant perçus comme les plus touchés par le phénomène devant les entreprises, les médias, le Parlement, l'administration ou la police. Ainsi en mars dernier, près de 7 Français sur 10 estimaient notamment que les personnalités politiques étaient "le plus souvent corrompues", dans une enquête BVA.
Depuis le cas Thévenoud, les nouveaux aveux de Jérôme Cahuzac sur l’existence d’un autre compte bancaire sur l’île de Man, l'enquête ouverte sur des soupçons d'achats de voix lors des municipales de 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, l'ancien fief du sénateur Serge Dassault ou les soupçons de matchs truqués en Ligue 2 de football, n’ont sans doute rien fait pour les rassurer.
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