Manger Peut-il Nuire A Notre Santé ? (2/2)

  • il y a 10 ans
« Avant les années 50, tout le monde mangeait bio, aujourd’hui, tout le monde mange chimique. Il y a plus de 100 000 molécules chimiques qui ont été inventées dans le monde en moins d’un demi-siècle, et on les retrouve toutes dans l’environnement et dans notre alimentation.« Le réalisateur Eric Guéret a ainsi souhaité comprendre comment ces substances se retrouvent dans nos assiettes et quel impact l’alimentation chimique a sur notre santé.

Pour autant le reportage ne s’arrête pas à ce constat désolant, il propose également des solutions en nous montrant que des alternatives existent afin de mieux consommer. Il vaut ainsi mieux, par exemple, manger bio, donner du lin au bétail (apport naturel d’Oméga 3), limiter sa consommation en viande, manger des petits poissons moins « toxiques », etc.

Isabelle Saporta a également publié un ouvrage approfondissant les thèmes du reportage, « Le livre noir de l’agriculture », sous-titré « Comment on assassine nos paysans, notre santé et l’environnement ».


Votre saumon et ses bons oméga 3 ? Rempli de traces de PCB ! Votre rôti de porc ? Plein d'antibiotiques ! Les pommes, fidèles complices des cinq fruits et légumes par jour ? Blindées de pesticides ! La palme revient à votre pain, complet bien sûr : vous ne l'aimez pas vraiment mais depuis le temps qu'on vous dit que c'est bon pour la santé... Las, le pain complet, avec tous les additifs retenus dans l'enveloppe du grain, est particulièrement dans la ligne de mire ! Bref, pour lutter contre le cholestérol et les maladies cardiovasculaires, on fait face à des risques souvent mal connus.

Aussi passionnant que peu appétissant, ce documentaire nous incite à porter un regard critique sur le contenu de nos assiettes. Nutritionniste, épidémiologiste, toxicologue et neuropsychiatre croisent leurs points de vue et ont vite fait de répondre à la question initiale : oui, manger peut nuire à la santé. Fort heureusement, ce constat se transforme en opportunité pour changer le comportement des consommateurs et, surtout, celui des producteurs. Dioxine, arsenic, plomb, mercure, antibiotiques, pesticides et autres additifs ne sont pas une fatalité. Les scientifiques renversent l'argumentaire classique d'une agriculture conventionnelle face à une production biologique. Ils rappellent que l'agriculture intensive n'a rien de conventionnel et n'a qu'une cinquantaine d'années ! Le conventionnel, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'était le bio !

Minutieuse, rigoureuse, l'enquête démonte un engrenage suicidaire et défend une logique de transparence : le consommateur devrait pouvoir savoir, il devrait surtout pouvoir choisir. On touche là au nerf de la guerre : comment résoudre la fracture alimentaire ? Bien manger coûte cher et l'écart se creuse. Pourquoi un pain complet non bio contient-il jusqu'à 200 additifs ? Pourtant, les spécialistes rencontrés par Eric Guéret et Isabelle Saporta en sont persuadés : on peut nourrir la planète sans pesticides.