« La pensée sert à l'action, ou ne sert à rien » Prajnânpad, philosophe hindou En d’autres mots, animer des personnes âgées ou handicapées à domicile, c’est faire appel - à leur fonctionnement sensoriel ; - à leur autonomie - à leurs fonctions cognitives, en particulier l'orientation dans l'espace et dans le temps. - à l'utilisation active du temps ; - à la qualité et à la quantité des interactions; - à l'image ou la perception que les personnes ont d'elles-mêmes En français on est un peu pauvre en mots et on parle de « soigner ». Les Anglo-saxons parlent de CARE et de CURE. Dans le sens de soigner ou de prendre soin. Animer ce n’est pas tellement ‘soigner’ mais plutôt ‘s’occuper de’, ‘prendre soin de…’ Et pour cela, il faut donner la parole… même à ceux qui ne l’ont plus. C’est pour cela qu’on utilise des activités où il ne faut rien dire. Juste être là, participer du bout des yeux, être dans le mouvement… sans bouger. En goûtant ce qui se passe. C’est parce que certains ne peuvent pas mettre de mots sur leurs émotions, leurs désirs, leurs peurs, leurs espoirs, leurs angoisses ou leurs joies qu’il faut utiliser des gestes de toujours, des actes humains, simples et signifiants comme s’asseoir autour de la table, boire le café ou partager le gâteau d’anniversaire. Ces moments sont des instants de vérité, ils sont porteurs de sens : la fête, la communauté, la famille, le temps qui passe... Ils se passent bien du verbal car ils associent l’affectivité, les comportements, les images, les sons, la proximité humaine, le toucher… la vie quoi ! Vivre c'est aussi rire, chanter, pleurer, discuter, toucher, sortir, aimer, dormir... prendre soin de déguster sa vie. C’est ce côté un peu excessif qui fait qu’on met les projets de soins au placard et qu’on ne se préoccupe plus des maladies, de l’horaire du repas, du thermomètre et de l'hygiène. Il ne s'agit pas de réussir quelque chose mais de vivre un moment. Réaliser une activité même la plus simple, même la plus répétitive, c’est offrir l’occasion de se tromper et donc de tester son autonomie. Faire en sorte qu’un résident puisse dire « Tiens, je me suis trompé » c’est tout autre chose que de le surveiller de près pour l’empêcher de se tromper. l’animation c’est la vie et qu’il n’y a pas meilleure thérapie que celle qui permet à chacun d’exister à travers ce qu’il est et ce qu’il fait. Donner l’occasion de faire des choix, donner l’occasion de s’essayer à une nouveauté, donner l’occasion d’entretenir sa mémoire, de rencontrer du monde, de s’interroger, d’être interpellé, de donner ou de conserver un sens à cette activité élémentaire qui est celle de vivre tout simplement au jour le jour. C’est toute la différence entre laisser vivre et faire vivre.C'est tout le sens de ce projet "UNAnimation" initialisé par l'UNA seine et marne et porté par l'ASSADRM
"Il faut toujours du grain à moudre... sinon on broie du noir"