Le bouquet (Henri de Régnier)
  • il y a 17 ans
Sur la rosace éclose au centre du parquet
Pose ton pied léger , écoute et sois furtive;
La solitude parle à celle qui arrive;
N’as-tu pas entendu le marbre qui craquait ?

La harpe tremble et vibre à ton pas indiscret,
Le lustre se balance et son cristal s’avive;
De ce qui semble mort crois-tu que rien ne vive ?
La glace à son fantôme et tout à son secret.

Le temps passe; tout fuit; les choses sont fidèles,
L’invisible silence évente de ses ailes
La poussière pensive et l’ombre transparente;

Et, sur la table nue où le marbre veiné
A quelque chair ancienne et pâle s’apparente,
Effeuille le bouquet que l’amour t’a donné.
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