L'esturgeon européen en Gironde - France 2 avril 2000
- il y a 10 ans
Estuaire de la Gironde, en route pour une expédition. Ces hommes sont à la recherche d’une espèce menacée d’extinction totale, le sturio ou esturgeon européen. But de l’opération, repérer pour osculter et répertorier ces géants des mers en voie de disparition.
L’esturgeon européen peut mesurer trois mètres, peser jusqu’à 300 kilos et vivre une centaine d’année.
Il est loin, le temps d’après guerre ou l’on pêchait dans l’estuaire de la Gironde jusqu’à soixante tonnes par an de ce poisson aux oeufs d’or. À cette époque, l’esturgeon-sturio remontait toute les rivières européennes comme la Tamise, et même la Seine pour se reproduire. 4000 prises en 1947 en Gironde, 12 seulement 1980. Surpêche, pollution, barrages, il ne reste plus aujourd’hui que 10 000 spécimens de cette espèce.
L’espoir est peut-être derrière les portes des laboratoires du CEMAGREF (IRSTEA), un institut publique de recherche. Depuis 1982, l’Europe finance un programme scientifique dans le but de repeupler les rivières grâce à l’élevage de l’esturgeon sauvage. Une tâche délicate, une course contre la montre. Il faut entre 12 et 14 ans pour qu’un esturgeon soit en âge de se reproduire.
Nous avons eu l’opportunité de réaliser une reproduction à partir de géniteurs capturés, seulement deux fois en dix ans. C’est dire que la population est extrêmement faible. D’où l’intérêt de créer en captivité ce stock de géniteurs qui nous permettra de faire des reproductions annuellement. (ndr : ce qui est le cas depuis 2007)
Mais la capture par erreur dans les filets de pêche des rares spécimens encore vivants pourrait annihiler tous ces efforts. C’est pourquoi Nicolas Mayer passe son temps à informer les marins pêcheurs. Une espèce qui disparaît, c’est toujours un signal d’alarme.
Conséquence inattendue de la tempête (ndr : tempête de 1999), une nouvelle menace pèse sur cette espèce. La présence dans l’estuaire d’un cousin très éloigné venu de Sibérie. Suite aux innodations de décembre, 8000 spécimens de cet esturgeon d’élevage, le (béri), importé de l’est, pour produire le précieux caviar, se sont échappés des bassins vers les zones de reproduction de l’espèce sauvage.
Le risque principal, c’est que la population d’esturgeon d’élevage s’installe dans cet estuaire où s’installe dans les eaux douces qui sont au-dessus. Et puisse s’acclimater, voire s’alimenter et se reproduire etc. en créant une nouvelle population.
Menacé d’invasion voire de croisement génétique, l’esturgeon européen n’avait vraiment pas besoin de cela. Une espèce venue du fond des âges est peut-être en train de disparaître.
Tel était le sentiment à la fin des années 90. La persévérance a fini par payer, dès la moitié des années 2000, la reproduction en captivité de l’esturgeon européen était enfin maîtrisée. Depuis 2007, plusieurs milliers d'alevin sont rejetés en rivière, la croissance des poissons en milieu naturel est surveillée, l'espoir renaît.
http://www.youtube.com/watch?v=L62VX_DsDfo
L’esturgeon européen peut mesurer trois mètres, peser jusqu’à 300 kilos et vivre une centaine d’année.
Il est loin, le temps d’après guerre ou l’on pêchait dans l’estuaire de la Gironde jusqu’à soixante tonnes par an de ce poisson aux oeufs d’or. À cette époque, l’esturgeon-sturio remontait toute les rivières européennes comme la Tamise, et même la Seine pour se reproduire. 4000 prises en 1947 en Gironde, 12 seulement 1980. Surpêche, pollution, barrages, il ne reste plus aujourd’hui que 10 000 spécimens de cette espèce.
L’espoir est peut-être derrière les portes des laboratoires du CEMAGREF (IRSTEA), un institut publique de recherche. Depuis 1982, l’Europe finance un programme scientifique dans le but de repeupler les rivières grâce à l’élevage de l’esturgeon sauvage. Une tâche délicate, une course contre la montre. Il faut entre 12 et 14 ans pour qu’un esturgeon soit en âge de se reproduire.
Nous avons eu l’opportunité de réaliser une reproduction à partir de géniteurs capturés, seulement deux fois en dix ans. C’est dire que la population est extrêmement faible. D’où l’intérêt de créer en captivité ce stock de géniteurs qui nous permettra de faire des reproductions annuellement. (ndr : ce qui est le cas depuis 2007)
Mais la capture par erreur dans les filets de pêche des rares spécimens encore vivants pourrait annihiler tous ces efforts. C’est pourquoi Nicolas Mayer passe son temps à informer les marins pêcheurs. Une espèce qui disparaît, c’est toujours un signal d’alarme.
Conséquence inattendue de la tempête (ndr : tempête de 1999), une nouvelle menace pèse sur cette espèce. La présence dans l’estuaire d’un cousin très éloigné venu de Sibérie. Suite aux innodations de décembre, 8000 spécimens de cet esturgeon d’élevage, le (béri), importé de l’est, pour produire le précieux caviar, se sont échappés des bassins vers les zones de reproduction de l’espèce sauvage.
Le risque principal, c’est que la population d’esturgeon d’élevage s’installe dans cet estuaire où s’installe dans les eaux douces qui sont au-dessus. Et puisse s’acclimater, voire s’alimenter et se reproduire etc. en créant une nouvelle population.
Menacé d’invasion voire de croisement génétique, l’esturgeon européen n’avait vraiment pas besoin de cela. Une espèce venue du fond des âges est peut-être en train de disparaître.
Tel était le sentiment à la fin des années 90. La persévérance a fini par payer, dès la moitié des années 2000, la reproduction en captivité de l’esturgeon européen était enfin maîtrisée. Depuis 2007, plusieurs milliers d'alevin sont rejetés en rivière, la croissance des poissons en milieu naturel est surveillée, l'espoir renaît.
http://www.youtube.com/watch?v=L62VX_DsDfo