Excalibur 1981 John Boorman

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En 1066, Guillaume le Bâtard devient Guillaume le Conquérant et s’impose en maître de l’Angleterre… Mais comment faire accepter un Normand comme roi, alors qu'il est issu d'un peuple minoritaire ? En s’appuyant sur la légende arthurienne et sur Arthur, sa figure de proue, unificateur de la grande Bretagne et du peuple breton. Car sur le continent se trouvent les descendants de Bretons partis de l'île quelques siècles plus tôt. Pour monter son armée, Guillaume a utilisé les services d'un certain nombre de nobles descendants de ces Bretons émigrants. En favorisant la diffusion du mythe de la survivance d’Arthur, de sa dormition dans l’île d’Avalon et de son retour prochain, Guillaume rendait populaire sa lutte contre les Angles et les Saxons et comptait bien se rallier les Gallois.

De même, Henri II Plantagenêt se servit du mythe arthurien pour asseoir son pouvoir, maintenir son autorité et unifier l’île de Bretagne. Couronné en 1154 après moult difficultés (petit fils d'Henri Ier, désigné comme successeur mais écarté du trône par le neveu du roi défunt), il confisque la légende à son profit. Afin d’estomper les origines non-anglaises de la dynastie des Plantagenêt, Henri II préférera s’appuyer sur la civilisation bretonne en se présentant comme le digne successeur d’Arthur, bel et bien mort lors de l’ultime bataille. Car le monarque doit affirmer son autorité : vassal du roi de France pour le duché de Normandie, il a besoin du soutien breton contre les revendications saxonnes qui ont du mal à accepter la domination normande sur l’Angleterre.

L'atmosphère très sombre et mystérieuse du film, particulièrement réussie, doit beaucoup aux musiques de Richard Wagner (habilement exploitées par le réalisateur) : le prélude de Tristan et Isolde, celui de Parsifal, et surtout la Marche funèbre de Siegfried tirée du Crépuscule des Dieux. Le célèbre prélude O Fortuna de la cantate Carmina Burana de Carl Orff