Mouret rouge

  • il y a 17 ans
légende vivante, Maria Callas, après s'être "momentanément" retirée de la scène en 1965, n'a, au début des années 70, rien perdu de sa superbe, et refuse net toute "nuit du 4 août". Officiellement, l'illustrissime soprano se repose. En vérité, la diva des divas travaille. En secret, elle croit toujours à un possible retour. Ne lui faut-il pas convaincre le public et surtout se prouver à elle-même qu'elle est toujours "l'unique" face à une génération montante que - ironie du sort- on adulerait moins si elle-même n'avait pas réinventé le mythe de la cantatrice ?

"Je ne fais pas confiance à la gloire !" déclare-t-elle au cours d'une interview significative de son état d'esprit. Jusqu'à 1972, toutes ses tentatives de remonter sur scène avortent. Le temps passe… les projets avec. Callas trompe le temps d'abord avec des master classes à la Juilliard School de New-York, mais l'expérience la laisse insatisfaite ; puis avec une tentative de mise en scène, mais les Vêpres siciliennes de Verdi, montées pour l'inauguration du nouveau Théâtres Tegio de Turin, n'apportent pas la satisfaction artistique escomptée. On peut avoir au plus haut degré le sens de la scène sans pour autant savoir le transmettre aux autres.