Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 12 ans
« Cette femme se taisait. Et voilà qu'elle éprouve le besoin de raconter. Peu importe les règles du langage, la grammaire, la syntaxe, elle libère sa parole, comme un torrent décousu, spontané, imagé. Elle nous parle des relations entre une mère et son fils, de ses relations aux institutions, aux autres, toujours empreintes de désarroi, d'incompréhension, de violence. Seule, sans amour, sans grande instruction, nourrie des programmes télévisés comme les Feux de l'amour ou Le Juste prix, elle est en décalage tout le temps, elle est en dehors du "système", elle ne "fait pas partie de la famille". Par les espoirs fous qu'elle place dans le cinéma, les jeux télévisés, pour échapper à la misère, elle écrase son fils Burt, sans le vouloir, sans le savoir. Malgré les épreuves, absence du père, scolarité défaillante, humiliations multiples, emprisonnement de sa mère, il saura transcender ses souffrances par la musique et trouver dans le violoncelle une chance d'être lui-même.
On le voit, les questions qui émergent et susceptibles de nourrir débats, projets pédagogiques, ou actions culturelles sont nombreuses:
le langage et l'expression, la norme et l'exclusion, l'individu et les institutions, la culture et l'instruction, l'éducation et l'école, la violence, le formatage et le libre arbitre. la résilience
Je ne peux le cacher, deux thèmes me tiennent à coeur, à cause de mon itinéraire:
Le premier renvoie à mon passé d'enseignant, issu d'un milieu modeste :
L'école est-elle normative, autoritaire, génératrice d'exclusion, comme on a tendance à l'entendre trop souvent, ou bien source d'ouverture, d'espoir et de liberté?
Le second fait écho à la passion que je porte au théâtre:
Le langage théâtral: la voix, le corps, les postures, les gestes, les déplacements, les signes d'un langage non verbal, là où le sensible fait sens, et l'émotion amène réflexion. »