Mohamed Bourouissa : statues sociales

  • il y a 11 ans
Pendant trois mois, en 2011, Bourouissa a squatté la sortie du Pôle emploi de Marseille-Joliette. Dans son camion atelier d'artiste à la carrosserie taguée : un scanner numérique, des imprimantes industrielles 3D et des kilos de résine. Avec son équipe, l'artiste est allé à la rencontre des demandeurs d'emploi pour leur scanner le portrait. Une fois numérisés, les corps deviennent sculptures miniatures et fragiles, anonymes. « Je me suis retrouvé à faire l'inverse du travail d'August Sander qui voulait photographier les travailleurs de l'Allemagne des années 1920 en les catégorisant en fonction de leur secteur d'activité. J'ai finalement envisagé le travail dans sa dimension excluante, le chômage, qui est pour moi une question bien plus contemporaine. Sans boulot, tu es dévalorisé. La première chose qu'on te demande, c'est ce que tu fais dans la vie. On te définis par ton statut. Ce qui m'intéressait, c 'était de créer des statues qui questionnent le statut social des individus qu'on allait statufier ». Puis revendre au marché noir, système D oblige.

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