Bernard Herrmann-Sueurs froides (Vertigo)-piano solo
  • il y a 11 ans
Je trouve que c'est une bonne chose qu'une musique de film puisse vivre en dehors du grand écran et quand elle est bien écrite et suffisamment prenante c'est tout à fait possible : Je vous propose ici au piano les principaux thèmes de la BO d'un des classiques du 7ème art : Vertigo (sueurs froides) de Hitchcock d'après une nouvelle de Boileau et Narcejac « D'entre les morts », un des films qui me fascine le plus et que je ne me lasse pas de voir et revoir ! Tout est parfait : la mise en scène, le jeu époustouflant des acteurs James Stewart et Kim Novak et puis le décor magique de San Francisco Un film qui n'a pas eu un grand succès à sa sortie mais qui actuellement est considéré à juste titre comme un classique du 7ème art qui a inspiré des générations de réalisateurs depuis
La musique est signée Bernard Herrmann: compositeur auquel on doit les Bo des plus célèbres films du réalisateur jusqu'à leur rupture à la fin des années 60 dans "le rideau déchiré" à cause de leur fort tempérament respectif Une musique qui a certainement son rôle à jouer dans la fascination que peut exercer ce film

Tout d'abord le célèbre prélude qui installe tout de suite avec ses répétitions de motifs entrecoupés d'accords dissonants dans une situation de peur, d'angoisse, exprimant l'acrophobie du personnage de Scottie : sa tendance au vertige mais aussi son obsession pour cette femme Madeleine incarnée par Kim Novak
Basé avant tout sur le thème de l'obsession et de la culpabilité, « Vertigo » est sans doute le film le plus personnel d'Hithcock puisqu'il y révèle sa propre obsession pour un certain type de femmes : ces blondes hitchcockiennes « beautés subtiles et nordiques » selon ses propres mots qu'il a tant mis en valeur au cinéma de Grace Kelly à Kim Novak en passant par Tippi Hedren...

Madeleine est un thème court mais très présent que l'on peut entendre à chaque apparition de Kim Novak et ce dès la scène au restaurant chez "Ernie's" ou elle apparaît à Scottie (James Stewart) pour la première fois Thème romantique très expressif, il évoque la beauté de Madeleine et les sentiments que Scottie (James Stewart) va peu à peu ressentir pour elle
Et puis son pendant totalement opposé : le glacial « carlotta's portrait » qui correspond à la scène ou Scotty suit Madeleine qu'il est chargé de surveiller par son ami d'enfance qui n'est autre que le mari de cette dernière Cela le mène jusqu'au « musée de la légion d'honneur »: Madeleine semble obsédée par son ancêtre Carlotta Valdes et reste le regard figé sur son portrait
C'est une musique envoutante qui nous plonge totalement dans une atmosphère de mystère L'immobilité de Madeleine devant le portrait est très bien appuyée par cette musique: par l'ostinato (un même motif rythmique obsédant se répète inlassablement) mais aussi par la nuance pp (très doux) sans expression et puis le tempo imperturbable

Et enfin,un des passages les plus célèbres du film : la très longue scéne d'amour entre James Stewart et Kim Novak quand Scottie transforme Judy à l'image de Madeleine et qu'elle lui apparaît comme un fantome après avoir fait une dernière transformation à sa coiffure
La musique qui accompagne cette scène est inspirée de Tristan et Iseult de Wagner, plus précisément du liebestod « la mort d'Isolde » (on y retrouve des harmonies assez proches)

J'ajoute que si « Madeleine et carlotta's portrait » est une transcription personnelle pour le prélude la transcription excellente est de « Aemiolia » Et pour la love scene,
je me suis servi d'une base existant dans un receuil (The joy of movie music) Mais seule une petite partie étant transcrite je l'ai complétée