Presentation FROGs 2012 - J Plancq
  • il y a 12 ans
Producteurs d’alcénones pendant le Cénozoïque (0-65 Ma)

Julien Plancq, Vincent Grossi, Emanuela Mattioli

Laboratoire de Géologie de Lyon, Terre, Planètes, Environnement (UMR5276 CNRS LGLTPE), Université Lyon 1, ENS Lyon, 69622 Villeurbanne Cedex.

Résumé :

Les alcénones sont des cétones insaturées à longue chaîne carbonée (C35-C40) dont la biosynthèse dans les océans actuels est restreinte à certaines algues unicellulaires de l’ordre des Isochrysidales, qui inclut les espèces de coccolithophoridés Emiliania huxleyi et Gephyrocapsa oceanica. Le mode de production des alcénones di-et tri-insaturées à 37 atomes de carbone (C37:2 et C37:3) est lié à la température de croissance des organismes producteurs et l’index UK’37 (ratio des alcénones en C37:2 et C37:3) a été proposé comme proxy pour reconstruire les températures des eaux océaniques de surface à partir du registre sédimentaire. La composition isotopique en carbone des alcénones en C37:2 (δ13C37:2) est également régulièrement utilisée pour estimer la pression partielle en dioxyde de carbone atmosphérique (pCO2) dans les périodes anciennes. Les alcénones présentent donc un intérêt particulier pour les reconstitutions (paléo)environnementales. Toutefois, alors que la présence de ces biomarqueurs a été documentée dans des sédiments datant du Crétacé (100-120 Ma), les espèces d’Isochrysidales produisant les alcénones dans l’océan actuel (essentiellement E. huxleyi et G. oceanica) sont apparues relativement récemment (< 2 Ma). Pour une meilleure connaissance de l’évolution des coccolithophoridés et une utilisation robuste des proxies biogéochimiques basés sur les alcénones (UK’37, δ13C37:2), il apparaît primordial d’identifier les espèces responsables de la production de ces lipides dans les sédiments pré-quaternaires. Cette présentation se focalisera sur la comparaison entre les variations de concentrations en alcénones et d’abondances absolues d’espèces particulières de coccolithophoridés (ancêtres de E. huxleyi et G. oceanica) dans des sédiments datant du Pliocène (~3,6 Ma), de l’Oligocène-Miocène (25-16 Ma) et de l’Eocène-Oligocène (32-37 Ma). Parmi les résultats probants, une étude menée à partir d’échantillons d’un forage profond en Atlantique Sud a permis d’identifier pour la première fois l’espèce Cyclicargolithus floridanus comme producteur majeur d’alcénones à l’Oligocène-Miocène. Les valeurs de la pCO2 à cette époque ont pu être également ré-estimées en tenant compte de l’influence de la grande taille de Cyclicargolithus floridanus.
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