Viol de nuit, terre des hommes - France Culture
  • il y a 12 ans
Excellent documentaire à partager autour de vous.
Durée : 56 minutes
Images : citation de Nietzsche, puis Journée internationale de la femme (8 mars)

Un documentaire de Séverine Liatard et Séverine Cassar - Rediffusion « La Fabrique de l'Histoire » du 31 octobre 2011

Depuis le début du mouvement des femmes des années 1970, cette question du viol est débattue. Comme l’avortement, le viol éclaire une oppression spécifique des femmes. Dans le code pénal, le viol est un crime mais la justice a coutume de considérer ces affaires comme des délits. La femme violée doit également systématiquement prouver son non consentement. Alors qu’elle est la victime, elle est présumée suspecte. De ce fait, de nombreuses femmes ne portent jamais plainte. Cette déqualification du viol revient à nier la réalité du crime. Les différents groupes féministes souhaitent ainsi faire le procès d’une société qui engendre les violeurs, dénoncer ces violeurs qui sont dans la grande majorité des cas des « monsieur tout le monde » et une justice faite par les hommes et pour les hommes.
Des procès exemplaires de violeurs sont portés devant les Assises, des manifestations du type « Dix heures contre le viol » sont organisées ou des collectifs féministes et/ou d’avocates contre le viol sont créés. Toutes ces initiatives obligent la société à débattre publiquement de ce problème. Cette campagne contre le viol suscite également de nombreuses polémiques entre féministes et entre féministes et certains militants de gauche qui les accusent d’être complices d’une justice de classe, d’alimenter le discours sécuritaire ou de stigmatiser tous les hommes. Cependant, la presse féminine, féministe et syndicale s’empare du sujet, des livres sur le sujet sont publiés, un film « L’amour violé » sort sur les écrans en 1978 et des émissions sont diffusées à la télévision à des heures de grande écoute. Bientôt, une nouvelle loi est proposée au Sénat puis adoptée par l’Assemblée nationale en avril 1980. Elle redéfinit le viol et contribue elle aussi à transformer les mentalités et les comportements. Ce mouvement a permis aux femmes violées de ne plus se terrer systématiquement dans le silence et à revendiquer le droit de se promener seules sans être accusées d’avoir suscité le viol.
Avec les témoignages de Colette Auger, Monique Antoine, Annie Cohen, Christine Delphy, Emmanuèle de Lesseps, Colette de Marguerie et Anne Zélensky.
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