Rencontre du lendemain n°2 - Até - Alain Béhar, Cie Quasi - Saison 2011-2012
  • il y a 12 ans
Rencontre du lendemain n°3 autour du spectacle Até, écrit et mis en scène par Alain Béhar (Cie Quasi), avec Alain Béhar et l'enseignante Barbara Métais-Chastagnier.

Dans la continuité de son entreprise théâtrale iconoclaste, Alain Béhar place sa nouvelle création sous le signe de la révolution numérique et de “l’esprit vagabond”. Un laboratoire scénique où son et sens se font écho.

Até, fille de la discorde qui porte partout l’erreur, occupe dans la mythologie grecque la place d’une divinité malfaisante. Déesse de la “fatalité”, elle conduit les hommes jusqu’aux confins de l’illusion, dont la représentation négative est ici subtilement détournée au profit d’un éloge de l’égarement. Pour nous faire emprunter ces “chemins qui ne mènent nulle part”, Alain Béhar explore les “possibilités de vie” qui émergent d’après la “révolution numérique”. décelant dans ces mondes où réel et virtuel se confondent non plus la menace d’une perte – de soi, du principe de réalité, du lien social – mais l’esquisse d’un écart pris par rapport à la norme et ses impératifs de transparence. À l’instar d’Internet, dont l’absence de centre névralgique exclut toute discrimination à l’égard de la source, de la destination ou du contenu de l’information transmise, l’écriture de ce spectacle de- meure ouverte à la pluralité des discours, aux différents registres de langue et à la contamination des savoirs. Les flux qui nous traversent deviennent ainsi autant de lignes pour une partition poétique. tels cinq derviches tourneurs, les comédiens font tout d’abord circuler l’énergie de la parole, pour ensuite laisser se constituer et s’effacer différents personnages. Peu à peu nous voyons un texte s’extraire de la masse des informations – dont la teneur touche, de près ou de loin, à la question de la réalité – et nous laisse entrevoir dans le ressac d’une fable qui advient “par inadvertance”, comme le scintillement d’une fête secrète.
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