HOMMAGE A DESIRE BOLYA BAENGA A PARIS
  • il y a 14 ans
BOLYA BAENGA,
Écrivain, Journaliste, Essayiste,
19 Juin 1957- 10 Août 2010

L’ultime départ de Bolya
L’écrivain congolais est décédé à Paris

L’écrivain congolais Désiré Bolya Baenga est mort à Paris, mardi, à l’âge de 53 ans. Natif de Kinshasa, ancien élève de Sciences-Po Paris, il avait voué sa vie à la réflexion et l’écriture. Il avait publié de nombreux livres, parmi lesquels Afrique, le maillon faible et La profanation des vagins, un essai et un roman parus respectivement en 2003 et 2005 aux éditions Le serpent à plumes. Fin connaisseur du continent africain et du monde, il était un collaborateur régulier d’Afrik.com.

Contre la violence et l’injustice

Le 18 Décembre 1977, Bolya débarque à Paris. Une ville dont il tombe éperdument amoureux. Brillant sujet, curieux et perspicace, il est admis à Sciences Po. Sur les bancs du prestigieux Institut d’études politiques, il consolide sa culture générale, aiguise sa plume et affine son art du discours. Il se frotte à l’élite française dont il découvre les mœurs et le niveau d’exigence – s’il avait la dent dure envers certains de ses camarades de classe, Bolya saluait souvent l’intelligence, par exemple, d’un Pierre Moscovici. A la fin des années 70 et au début des années 80, la capitale française demeure un carrefour où se retrouve la fine fleur de l’intelligentsia africaine en formation. Avec son ami Elikia M’Boloko, devenu aujourd’hui un historien de renom, il participe à maintes et maintes joutes intellectuelles. Des débats où il croise nombre de ceux qui deviendront, quelques années plus tard, les cadres et dirigeants du continent africain.

Les espoirs qu’il avait nourris pour l’Afrique, dans ses jeunes années, se sont heurtés au cortège d’infamies, de violences et de guerres dont elle a été le théâtre au cours des décennies 80, 90 et 2000. Lorsqu’il s’exprimait ces derniers temps sur l’avenir du continent, il prenait volontiers la posture de l’afro-pessimiste.
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