Park Chan-Wook - Thirst
  • il y a 15 ans
Après avoir violenté la Croisette en 2004 avec "Old Boy", le deuxième volet de sa trilogie sur la vengeance, le démoniaque réalisateur Park Chan-Wook frappe à nouveau en s’inspirant du roman d’Emile Zola "Thérèse Raquin".

À 46 ans, Park a la pêche : "Bak-Jwi" – « chauve-souris » en coréen, traduit en Europe par "Thirst" – a décroché le grand prix du Jury du festival de Cannes 2009. Dans cette adaptation érotico-gore du film de vampire, le Coréen retrouve son acteur fétiche Song Kang-ho. Il y joue le rôle d’un prêtre qui se porte volontaire pour se faire injecter un redoutable virus qui sévit en Afrique. De retour en Corée, le cobaye en soutane mute. Il se découvre une aversion pour la lumière, une passion pour les siestes au fond des cercueils, une inextinguible soif de sang et une irrépressible envie de déboutonner la robe de Tae-ju, sa nouvelle amie. Le bon samaritain est devenu vampire ! Mais que vient faire Zola dans cette galère ?

Park Chan-Wook : « Dans le roman de Zola, le personnage masculin, l’amant de Thérèse Raquin est un peintre. L’idée géniale de ce livre, c’est qu’après avoir commis un meurtre, (...) il se met tout d’un coup à avoir du talent dans son art alors qu’il n’en avait pas au début. Et pour moi c’est l’idée majeure de ce roman. On voit toujours Zola comme un écrivain naturaliste, dont les romans sont les miroirs réfléchissants du contexte social d’une époque. Mais c’est réduire l’oeuvre de Zola de n’y voir qu’une description réaliste. Il y a aussi un côté fantastique enfoui chez Zola, et c’est ce qui m’a le plus intéressé chez lui. »