Jean Paul Gaultier et sa relation particulière avec le cinéma

  • il y a 11 jours
Vous avez confié être cinéphile depuis l'âge de 12 ans...
J'avais cet âge, en effet, lorsque j'ai vu Falbalas (1945) de Jacques Becker, avec Micheline Presle, que j'ai rencontrée par la suite. Le film montre un couturier dans l'action, il présente le métier comme un jeu d'enfants - avec les vêtements à ima-giner, les essayages, les mu-ses... Et il se termine par un dé-filé. Cela m'a fait rêver, j'ai eu envie de faire pareil. De m'amuser en dessinant, ce que j'ai fait durant toute ma carrière.
La musique d'un film est souvent considérée comme un personnage à part entière.
Quid des costumes?
Un film se regarde et s'écoute.
Le costume est un élément vi-suel, et vivant, qui participe nécessairement de l'adhésion du spectateur à l'histoire. C'est dans cet état d'esprit que j'ai collaboré avec Almodóvar, Besson ou encore Jeunet et Caro (pour La cité des enfants perdus, 1995, Ndrl). J'aimais leur univers particulier. Et cela m'intéressait de nourrir un récit qui n'était pas le mien.
Était-ce aussi par goût du défi que vous avez accepté ces pro-jets?
Non, être "au service" d'un autre créateur, qui a ses idées, sa vision des choses, comme à mes débuts lorsque j'assistais Pierre Cardin, me convenait très bien. Et puis j'avais carte blanche. Mais j'aime aussi mettre en scène moi-même: un défilé de mode, c'est du théâtre, avec des mannequins qui jouent un rôle. Cela raconte également une histoire qui reflète son époque, comme le fait le cinéma.
Bien que retraité, vous n'êtes pas sans projets...
Tout à fait, je continue de m'amuser. Je suis directeur artistique d'un film d'animation produit en Belgique. Et je reste un inconditionnel de la pop culture et d'émissions comme The voice (il a été juré dans Danse avec les stars, fin 2021 sur TF1). Avec l'idée, parfois, qu'il serait intéressant d'habiller certaines icônes actuelles, comme la brillante Dua Lipa.

Benjamin JANSSENS

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