"Quand je devais m'entraîner avec lui, j'étais terrorisée" : un ex entraîneur gym jugé à Marseille
  • il y a 6 mois
Ce mardi 7 novembre, Pierre Ettel, ancien entraîneur du pôle France de gymnastique était convoqué devant le tribunal correctionnel de Marseille pour “harcèlement moral” à l’encontre d’Iness, une gymnaste alors mineure au moment des faits.
Cette procédure s'inscrit dans le cadre d'un procès ayant déjà eu lieu le 4 mai dernier. Le tribunal avait condamné Vincent Pateau, directeur technique du Pôle France pour "harcèlement moral" sur trois jeunes gymnastes. Face à l'importance des dossiers, le tribunal avait renvoyé le cas de Pierre Ettel à une date ultérieure.

Devant le tribunal, la victime qui est aujourd’hui âgée de 21 ans, a expliqué "être terrorisée" quand elle devait “s’entraîner" avec Pierre Ettel. L'homme l'aurait insulté à plusieurs reprises au moment des entraînements. Les injures qu’Iness a subies ont duré de ses 10 à ses 13 ans.

Lors de l'audience, elle a évoqué plusieurs propos rabaissant prononcés par son ancien coach : “bouge ton cul”, “bouge ta graisse”, “ferme ta gueule” ou encore “tu n’es qu’une merde”. Ces mots ont laissé des séquelles sur la jeune femme. Elle confiait “avoir une confiance en elle proche du néant”. “Il me disait que je ne pouvais pas être bonne à l’école avec ce que je faisais à l’entraînement. Je ne sais toujours pas si je mérite d’être là ou je suis” a-t-elle formulé lors du procès.

Pierre Ettel s’est défendu en indiquant qu’Iness avait un comportement “impulsif” et qu’elle se mettait en danger lors des exercices. S’il reconnaît avoir lâché une fois “un bouge ton cul” , il nie tout comportement humiliant qui lui est associé.

Face à ces propos, l’avocate de la partie civile Me Anne-Laure Rousset a rappelé que ce comportement "était au quotidien" et qu’ils "étaient tenus en public devant d’autres gymnastes".
Également, les expertises sur Iness ont dévoilé qu’elle souffre toujours d’un déséquilibre psychique amplifiant des troubles alimentaires. La faute à des remarques sur son poids.

La procureure Caroline Baudre a requis six années de prison assorties d’un sursis simple envers Pierre Ettel.
La décision sera rendue le 21 décembre.
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