Sadia, victime d'abus à 12 ans et militante contre les violences de genre au Cameroun : "Quand on découvre qu'une fille n'est pas vierge, on dit qu'elle est "gâtée""

  • il y a 8 mois
Ce mercredi 11 octobre marque la Journée internationale des droits des filles. Excisées, déscolarisées, mariées de force, victimes de grossesses précoces (elles sont la deuxième cause de mortalité des adolescentes de 15 à 19 ans)... Partout dans le monde, les filles subissent des violences. Sadia, jeune camerounaise de 21 ans, a été victime d'abus sexuels à l'âge de 12 ans. Soutenue par ses parents, elle a pu poursuivre sa scolarité. Elle a fondé l’Association des Jeunes Engagés et Unis pour le Développement Participatif (AJEUDEP), pour venir en aide à celles qui n'ont pas eu sa chance. Sadia milite aussi pour la promotion de l’éducation des filles, la lutte contre les violences basées sur le genre et la protection des droits des filles. Elle a fait part de son histoire et de son engagement à Yahoo.
Au Cameroun, de nombreuses jeunes filles sont encore mariées de force, avant 18 ans, rapporte Sadia. Dans sa région, l’Extrême-Nord Cameroun, 58% de filles sont concernées. Ce genre de pratique a très souvent lieu sous l'influence de leaders religieux : "Sur le plan religieux, que ce soit du christianisme ou de l’islam, on prône vraiment l’abstinence. Ça influence les décisions des parents. Ils se disent, ‘Si tout le monde parle de ma famille, le mieux c’est que je donne ma fille en mariage, pour m’en débarrasser.’ Le mariage civil ce n’est pas très connu chez moi, c’est beaucoup plus le mariage traditionnel. Et qui font ces mariages-là ? Les leaders religieux et traditionnels."

Recommandée