- il y a 2 ans
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00:00 Bonjour Michel-Edouard Leclerc.
00:08 Bonjour Sadia.
00:09 Comme votre concurrent Carrefour, vous avez accepté de vendre votre carburant à prix
00:12 coûtant quotidiennement et ce jusqu'à la fin de l'année.
00:15 Ce sera à partir de quand et est-ce que ça pourrait être plus long ?
00:18 Alors ça va commencer vendredi.
00:20 C'est la Saint-Michel.
00:22 C'est très bon cru.
00:24 Et ça va durer jusqu'à la Saint-Sylvestre.
00:26 C'est un choix qu'ont fait nos adhérents.
00:30 Ce ne sont pas les pouvoirs publics qui nous ont imposé ce choix.
00:34 Nous l'avons proposé à Madame Born.
00:37 On a proposé de le faire non pas chaque week-end mais tous les jours parce que beaucoup de
00:43 salariés nous ont dit que c'est bien gentil les week-end mais tout le monde ne se barre
00:46 pas en week-end.
00:47 Il y a des gens qui bossent dont vous.
00:49 Et donc l'idée je pense est pas mal.
00:53 Et aussi c'est parce que ça évite le samedi que tout le monde vient chercher l'essence
00:58 en même temps.
00:59 Ce qui est sur le plan écologique un double effet qui se tue.
01:02 Et donc on va le faire en se donnant tous les mois un point de rendez-vous y compris
01:10 avec les pouvoirs publics parce que évidemment c'est un gros effort.
01:14 On peut en parler mais on veut que les raffineurs, on veut que les pétroliers participent de
01:18 cet effort.
01:19 On va en parler effectivement mais juste sur le plein, le gain pour l'automobiliste qui
01:23 vient faire son plein chez vous, à prix coûtant, c'est un gain de combien d'euros ?
01:27 Notre marge est de 2 à 3%.
01:29 Donc c'est entre 2 et 6 centimes par litre.
01:34 Ça peut vous paraître pas beaucoup mais le public se déplace pour de tels écarts.
01:40 D'abord parce qu'il y a quand même des voitures qui consomment.
01:41 Et puis dans le trafic intercité, on n'a pas beaucoup toujours de transports collectifs.
01:47 Dans ma Bretagne, on ne traverse pas du nord au sud comme ça.
01:49 Donc les voitures sont utiles au travail.
01:52 C'est quoi ? C'est 1 ou 2 euros par plein ?
01:56 Oui, 1 ou 2 euros par plein.
01:59 Mais ce n'est pas la distribution qui grève le prix des carburants, vous le savez bien,
02:05 c'est 60% de taxes et tout ça.
02:06 Mais c'est une manière de dire que nous, on considère le carburant comme l'alimentaire,
02:12 comme aussi toutes ces dépenses contraintes qui tapent les Français aujourd'hui avec
02:15 des augmentations très importantes.
02:16 On a un discours général contre l'inflation.
02:19 Certains magasins, des Leclerc, mais aussi des Systemu, des Intermarché font 30% de
02:24 leur chiffre d'affaires en carburant.
02:26 Donc c'est un message global.
02:28 C'est un discours global.
02:29 Et Leclerc se devait de répondre à ces attentes là aussi.
02:32 En tout état de co, ça ne dure pas au-delà du 31 décembre.
02:35 Non, je ne ferme pas.
02:36 C'est un jalon.
02:37 C'est un jalon et un point d'étape.
02:39 Et vous disiez 20, 25%, 30% parfois de votre chiffre d'affaires.
02:43 Ça vous met dans le rouge ?
02:44 Ça ne nous mettra pas dans le rouge.
02:46 Non, on va dire que sur 700 stations d'hypermarché, il y a 50 à 60 stations pour qui c'est difficile.
02:56 Parce que souvent, vous savez, c'est une coopérative de commerçants indépendants.
03:01 Chacun est propriétaire de son magasin.
03:03 C'est vrai d'ailleurs chez Intermarché, Systemu ou même Intersport dans le non-alimentaire.
03:07 Et donc les jeunes qui ont repris des magasins assez chers, là pour le coup, même si quelque
03:13 fois ce n'est qu'un manque à gagner, quand vous êtes dans une zone semi-rurale, la station
03:19 service, ça compte beaucoup dans le compte d'exploitation.
03:21 Donc c'est un vrai, j'insiste, c'est un vrai effort parce que tout le monde dit "ah
03:25 oui, pour vous l'essence, c'est du prix d'appel, etc."
03:28 Nous, le carburant, c'est 10 milliards de chiffre d'affaires.
03:30 Donc quand on bouge les centimes, ça fait tout de suite exploser les compteurs.
03:34 Mais il y a quoi derrière ? Parce que la grande distribution, on n'a pas l'habitude
03:36 de vous voir nous faire des cadeaux, en tout cas sur longtemps.
03:39 Comment est-ce qu'on peut être sûr que derrière, vous ne récupérez pas cet argent dans les
03:42 rayons sur d'autres produits ?
03:43 Ah mais attendez, on cartonne parce que justement, on vend moins cher.
03:48 Et en ce moment, c'est une course parce que comme ça marche bien, et ça, il y a des concurrents
03:53 qui peuvent vous le dire, on est jusqu'à 30% moins cher qu'une enseigne qui est cotée
03:57 en bourse et qui va mal.
03:58 30% moins cher.
03:59 Donc ça veut dire qu'on a un million et demi de clients nouveaux qui sont venus, là, récemment
04:05 chez nous.
04:06 Donc on baisse les prix, il y a plus de flux, il y a plus de caddies.
04:11 Et donc on peut réinvestir.
04:12 C'est un cycle vertueux puisque le potentiel profit que l'on tire de vendre moins cher,
04:19 on le réinjecte en baisse des prix.
04:22 Et vous pouvez le constater sur tous les diagrammes professionnels.
04:26 On n'est pas moins cher une fois.
04:27 Si vous prenez les comparateurs, les drives, tout ça est sur Internet aujourd'hui.
04:32 Leclerc fait la course en tête, loin devant, mais depuis plusieurs mois.
04:38 Juste sur la vente à perte, on est passé assez vite là-dessus ces derniers jours.
04:42 Mais est-ce que vous êtes mis d'accord ? Est-ce qu'il y a une entente entre distributeurs
04:45 pour dire "non, aucun de nous n'ira faire de la vente à perte" ?
04:49 Non, c'est juste un truc tout simple.
04:51 C'est que nous, en général, on est poursuivi pour vente à perte.
04:54 On n'a pas le droit de faire de la vente à perte en France.
04:56 Oui, mais là, dans le cadre où Elisabeth Borne dit "on va changer la loi".
04:59 Elle n'a pas dit ça.
05:00 Elle n'a pas dit ça.
05:01 Elle a pas dit ça.
05:02 Ça a été de vous appeler tous.
05:03 Non, mais ça a été...
05:04 Je crois qu'elle le dirait elle-même.
05:06 Ça a été mal lancé.
05:08 C'est-à-dire qu'on n'a pas proposé de changer la loi.
05:11 Elle a proposé qu'on vende le carburant à perte.
05:14 Or, évidemment, ça change l'économie générale du système.
05:18 Et si on vend le carburant à perte, alors il y a d'autres postes qui augmentent encore
05:21 plus vite dans la société française.
05:24 Quand les pattes ont augmenté de 40% l'huile de tournesol, c'était là qu'il fallait
05:28 poser peut-être cette question.
05:29 Mais vous vous êtes appelé entre distributeurs ?
05:30 Oui, bien sûr.
05:31 Mais on s'appelle...
05:32 Je veux vous dire ce qui nous a soudés, c'est l'attitude des pouvoirs publics quand il
05:38 n'y a pas eu de masque.
05:39 Et donc, dans un premier temps, on n'avait pas le droit d'aller en acheter pendant le
05:42 Covid, là, en 2022.
05:44 Et on s'est rendu compte que nous, on savait acheter.
05:47 On savait acheter moins cher.
05:48 Et donc, dans les hôpitaux, tout ça, ils ne savaient pas faire.
05:51 Et donc, à un moment donné, on s'est appelé.
05:53 Et après, on nous a reproché.
05:56 Rappelez-vous, il y a eu une commission d'enquête contre la grande distribution.
05:59 Oui, parce qu'il y a la question de l'entente derrière tout ça.
06:01 Oui, alors là, je peux vous dire, autant j'irais volontiers au cinéma avec Thierry
06:05 Cotillard d'Intermarché ou Alexandre Bonpard de Carrefour ou Dominique Schoellcher de Système
06:12 U.
06:13 Et puisqu'on est sur le service public aussi de, je dis donc, tout le monde, Biro de Lidl,
06:17 autant on se tire des bourres et on représente nos boîtes.
06:19 Et c'est cette scène concurrence, mais qui est sportive.
06:22 Enfin, on est Nadal contre Fédéral.
06:24 Vous savez, je me suis mis en haut.
06:26 Mais avec l'âge, j'ai pris le choix.
06:29 Alors, les raffineurs, parce que vous nous avez dit 6 centimes de baisse à partir de
06:32 vendredi parce qu'il y a l'effort des distributeurs.
06:35 Si on doit dépasser les 2 litres parce que les cours du pétrole, les 2 euros le litre,
06:41 parce que les cours du pétrole vont ainsi, il faut que les raffineurs fassent un effort.
06:44 D'abord, le prix coûtant ne dit pas une baisse.
06:46 Le prix coûtant dit pas de marge, pas de profit.
06:48 D'accord.
06:49 Et même concrètement, c'est presque de la vente à perte parce que la station service
06:54 profite du parking de l'hyper, profite des infrastructures qu'elle n'a pas mis dans
06:59 son compte d'exploitation.
07:00 Donc les raffineurs, le prochain effort, c'est de leur part.
07:02 Oui, il faut vraiment que les raffineurs le fassent.
07:05 Et pour deux raisons.
07:06 Pour une raison économique.
07:07 D'abord, parce qu'aujourd'hui, eux, c'est les plus chers.
07:10 Si vous prenez le site du gouvernement et si vous agglomérez les performances des stations
07:15 services par enseigne, vous verrez qu'en tête, vous avez System U, Leclerc, Intermarché,
07:20 toujours aux alentours de 1,92, 1,93 sur le gasoil.
07:24 Et Total, qui dit qu'il a bloqué à 1,99, il a 1,99 depuis perpète.
07:28 C'est-à-dire que pour le moment, il s'en met dans les poches.
07:31 Donc il faut que les raffineurs mettent la main à la poche.
07:32 Donc il faut que les raffineurs mettent les mains à la poche.
07:34 Et puis, c'est très important aussi pour les petits pompistes, parce que souvent, les
07:38 pompistes indépendants, pour qu'il n'y ait pas de tension inutile entre nous, les pompistes
07:42 indépendants sont souvent des revendeurs de raffineurs, des revendeurs de marques comme
07:46 Total, Exxon Mobil.
07:48 Donc quand même, ça leur coûtera quelques millions, mais ce n'est pas des milliards.
07:52 Et donner 2-3 centimes de meilleur achat aux pompistes indépendants, de zones rurales
07:57 ou dans les petites villes, il faut qu'ils le fassent.
08:00 Vous demandez aux raffineurs de faire des retournes aux pompistes indépendants, pas
08:02 forcément à vous ?
08:03 Nous, on ira les chercher.
08:05 On ira les chercher.
08:06 Vous allez négocier ?
08:07 C'est à l'heure du rugby.
08:09 Nous, on ira les chercher.
08:11 Mais ce que je veux dire, c'est que c'est un effort qui doit être collectif.
08:14 Alors c'est vrai que c'est 60% de taxes les carburants.
08:20 Donc après, s'il y avait quelque chose en géopolitique qui fait que le prix du brut
08:28 et du pétrole...
08:29 C'est ce qui se passe en ce moment.
08:30 Oui, mais pour le moment, vous voyez, nous, dans nos perspectives, on n'est pas encore
08:33 à 2 euros.
08:34 Il y a juste le 98 qui a dépassé le 2 euros.
08:38 Mais c'est un carburant inutile.
08:39 C'est un carburant qui ne sert à rien.
08:40 En Allemagne, c'est une norme franco-française, le 98.
08:44 Les Allemands qui aiment leur bagnole, ils ne mettent pas de 98.
08:46 On peut remplacer par le 10, le 95.
08:49 Et donc, pour le moment, on n'a pas atteint...
08:52 Il y a quelques stations qui, peut-être, ont mal acheté.
08:55 Mais globalement, on n'est pas encore au coeur de crise.
08:57 Mais s'il y avait une crise, c'est évident qu'il faudrait revoir le dispositif.
09:01 Et l'État serait obligé, à ce moment-là, de remettre en question sa doxa.
09:06 Michel-Édouard Leclerc, on va continuer de parler de la vie chère et notamment de l'inflation
09:10 alimentaire.
09:11 Dans un instant, ce sera juste après le Fil info 8h42.
09:14 Maureen Suignard.
09:15 Les recherches vont reprendre ce matin après la disparition de Lina, 15 ans.
09:20 L'adolescente a disparu en Alsace sur le chemin de la gare.
09:23 Depuis samedi, la soixantaine de gendarmes mobilisés va sonder les étangs et les cours
09:28 d'eau ce matin.
09:29 Il ne faut pas renvoyer à la cinglin-glin l'interdiction de location des passoires thermiques.
09:33 Réaction de Yael Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale.
09:37 Le ministre de l'Économie s'est dit très favorable à un report du calendrier.
09:41 Une loi déjà votée interdit aux propriétaires de logements classés G de louer leur logement
09:46 à partir du 1er janvier 2025.
09:48 Le ministre des Armées sera à Kiev demain.
09:51 Sébastien Lecornu en Ukraine pour un forum sur l'industrie de l'armement.
09:55 Le premier organisé dans le pays depuis le début de la guerre, il y a près de deux
09:58 ans, le forum vise à renforcer durablement les capacités de défense de l'Ukraine.
10:03 Un épisode de pollution de l'air dans les bouches du Rhône en cause des températures
10:07 élevées et le peu de vent.
10:09 Vous devez abaisser votre vitesse de 20 km/h sur la route.
10:12 Il est aussi interdit de brûler des déchets verts à l'air libre.
10:15 Michel-Edouard Leclerc, vous vous apprêtez à renégocier les prix avec les industriels
10:29 dans quelques semaines.
10:30 Vous le sentez comment ?
10:31 Alors, on s'est fait avoir, les consommateurs se sont fait avoir.
10:35 Les hausses qui ont eu lieu 2022-2023 étaient exagérées pour beaucoup d'industriels,
10:43 dont on voit bien que les résultats d'ailleurs constituent une partie de l'inflation.
10:47 Je crois que c'est Gabriel Attal, juste avant de passer à l'éducation, qui disait que
10:51 l'impôt sur les sociétés avait augmenté de 20%.
10:54 Donc ça veut dire que ça a bien marché.
10:57 Il y a eu deux rapports de l'administration, l'inspection générale des finances et autres,
11:01 qui ont montré qu'un tiers de cette inflation qu'on a imposée aux Français venait d'une
11:07 augmentation des marges des entreprises.
11:09 Mais là, cette fois-ci, Bruno Le Maire a tapé du poing sur la table.
11:12 Mais il fallait changer la loi.
11:13 Elle va être changée là ?
11:15 Non, elle arrive en Conseil des ministres pour que le Conseil des ministres valide un
11:20 texte qui va être discuté par le parlementaire.
11:22 Et ce n'est pas gagné, parce que jusqu'ici, il n'y a pas eu accord entre le Parlement,
11:28 y compris la majorité présidentielle et le gouvernement.
11:33 On rappelle l'objet du texte, c'est avancer les négociations commerciales et permettre,
11:37 si besoin, de pouvoir négocier plusieurs fois dans l'année.
11:39 Vous, vous êtes pour.
11:40 C'est ce que vous demandez.
11:41 Je suis pour.
11:42 Tous les distributeurs sont pour, parce qu'on veut reprendre cette discussion.
11:46 J'utilise souvent des métaphores sportives, et quelquefois impactantes, comme le rugby.
11:52 En fait, là, l'idée, c'est de dire OK, on ne nie pas vous, grands industriels, parce
11:57 qu'il s'agit des grands industriels.
11:58 C'est une liste de 60 à 75 industriels.
12:01 C'est de dire à ces grands industriels, vous êtes riches et puissants, nous, on est svelte
12:07 et on court vite.
12:08 Donc, on vous propose d'étaler.
12:10 D'abord, soyez plus transparents.
12:12 Vous ne l'êtes pas.
12:13 Alors, ils le sont parce que l'ilex syndicat des industriels...
12:15 Juste, on va leur demander.
12:17 Soyez plus transparents.
12:18 Tout ce qui est matière première agricole française, tout ce qui est préférence française,
12:25 vous nous le tarifiez.
12:26 Finalement, les hausses, on les prend.
12:27 Par contre, quand vous nous vendez du port espagnol pour du port français, là, on discute.
12:31 Quand vous nous vendez...
12:33 Vous vous rendez compte, on a eu quand même des 40% sur les pattes.
12:37 Il en faut du blé pour justifier des 40%.
12:41 Donc, on va revenir en arrière.
12:42 On va aller chercher des baisses.
12:43 On sait qu'il y a des secteurs où on peut aller chercher des baisses.
12:46 Et si on y va tous ensemble, ça devrait marcher.
12:48 On a aussi ce rapport de force qui fait que nos marques de distributeurs, aujourd'hui,
12:54 sont vraiment meilleurs marchés que les leurs.
12:57 Et ils ont perdu, d'ailleurs, de la part de marché.
12:59 Donc là, on va leur dire.
13:01 On sait le compte d'exploitation, nous, de nos marques Eco+, marques Repair.
13:06 On a les mêmes usines.
13:07 On sait combien ça nous coûte.
13:09 Donc, on a un moyen.
13:10 Si les députés nous donnent cette nouvelle loi, et plus rapidement, on a les moyens
13:14 d'aller chercher des baisses.
13:15 Mais eux, ils veulent en profiter pour demander des hausses.
13:17 Parce que pour le moment, 80% d'entre eux se préparent à nous demander des hausses.
13:23 La Transparence, la marge des 75 plus gros industriels de l'alimentaire, selon leur
13:27 syndicat, l'ILEC, elle était de 4% sur l'année 2022, contre 5-6% de la période
13:32 qui va de 2016 à 2021.
13:34 Autrement dit, il aurait même baissé.
13:35 Qui dit vrai ?
13:36 Non mais attendez.
13:37 Il faut voir pour ceux qui nous écoutent.
13:39 La marge...
13:40 Votre geste.
13:41 La marge...
13:42 Je suis pro-industriel.
13:44 Je ne règle pas mes comptes derrière le comptoir.
13:46 Mais la boîte qui fait Ricard, elle sort 15%, 20%.
13:49 Au conseil, pas d'administration, aux assemblées générales, vous pouvez lire tout ça dans
13:56 Boursorama.
13:57 L'objectif de Danone, c'est de sortir 15%.
14:00 Mais alors du coup, quand Emmanuel Macron...
14:02 Et c'est bien, c'est bien pour les entreprises françaises.
14:04 Mais quand même, là, aller taper les Français, même s'ils ont une hausse de coût de cette
14:09 importance, ça peut se diluer.
14:11 Ça peut se négocier.
14:13 Mais c'est possible un accord sur la modération des marges dans le secteur de l'alimentaire.
14:17 C'est ce que veut Emmanuel Macron.
14:18 Il veut tous vous mettre autour de la table et dire "Allez, on s'arrange sur les marges".
14:21 Oui, alors Sarkozy l'avait fait autrefois.
14:24 Oui, c'est possible.
14:25 Il faut dans un premier temps qu'on renégocie, qu'on aille chercher, si ce n'est des baisses,
14:30 des moindres inflations pour 2024.
14:33 Et je vous annonce que ça va le faire.
14:36 Il faut ramener l'inflation alimentaire dans l'inflation générale.
14:40 Vous voyez, aujourd'hui, l'inflation alimentaire, elle était montée à 21, 22%.
14:46 C'est dingue.
14:47 Ça a baissé de combien alors ?
14:49 Je ne vais pas commencer.
14:50 Et puis si je commence à négocier maintenant, je vais vous dire des chiffres faux pour essayer
14:56 de les obtenir.
14:57 Mais parce que c'est ça, une égaux, c'est un rapport de force.
15:00 Sur ce plateau ici même, Bruno Le Maire avait tapé du poing sur la table concernant ce
15:04 qu'on appelle la "shrinkflation", c'est-à-dire qu'on diminue les quantités sans forcément
15:09 le dire.
15:10 Vous êtes pour l'afficher dans les rayons.
15:12 Oui, il a raison.
15:13 Bruno Le Maire et Olivia Grégoire ont raison.
15:16 Il faut l'afficher dans les rayons.
15:17 C'est Foodwatch, l'ONG, qui a épinglé pas mal de distributeurs.
15:23 Mais en même temps, je vous ferai remarquer que toutes les professions le font.
15:27 La presse papier, pendant l'été, il y a moins de pagination et ça ne baisse pas les
15:32 prix.
15:33 Donc ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas non plus en faire.
15:37 C'est marginal, c'est symbolique.
15:39 Il faut être transparent.
15:41 Michel Edorle, il y a une loi qui va entrer en vigueur l'année prochaine, la loi Descrosailles,
15:45 qui va limiter les promos sur les produits d'hygiène et de soins à 34%.
15:49 Et avec certains distributeurs, vous avez demandé un moratoire sur cette loi.
15:54 Non, dit la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet.
15:56 Elle dit, il n'est pas de question de ne pas appliquer une loi qui a été votée au Parlement.
16:00 D'abord, il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.
16:02 On a changé de situation.
16:04 Toutes ces lois résultent d'une analyse de période de déflation.
16:08 Et culturellement, ils ont du mal, quelle que soit la qualité des personnes, je n'attaque
16:13 pas les personnes, mais ils ont du mal à comprendre qu'on a changé de monde.
16:16 C'est-à-dire qu'on va avoir une inflation très durable, ne serait-ce que parce que
16:21 la nouvelle économie décarbonée, relocalisée, souverainisée, ça va coûter plus cher à
16:27 produire.
16:28 En plus, la géopolitique fait que le marché mondial va se restreindre.
16:32 On ne reviendra pas au prix d'avance, c'est ce que vous dites.
16:34 Ça va coûter plus cher.
16:35 Au moins, dans les cinq, six ans qui viennent, une voiture électrique va coûter plus cher
16:40 qu'en plus, les jeunes ne vont pas acheter tout de suite une voiture.
16:43 Ils vont faire du convoiturage et tout ça.
16:45 Et en plus, une voiture, on ne saura pas vraiment sa valeur de revente, puisque la technologie
16:50 va aller tellement vite qu'on ne sait pas quand on achète une hybride, c'est vraiment
16:53 est-ce que ce n'est pas l'hydrogène ?
16:55 Elle dit non sur la loi.
16:56 On a voté la loi, elle doit s'appliquer.
16:58 On change d'époque.
16:59 C'est une rupture.
17:00 Il n'y a pas de honte pour des députés, même bien intentionnés et bien faits.
17:04 C'est une loi qui a été votée au printemps dernier.
17:05 C'est une loi qui a été votée au printemps dernier, mais qui était nécessaire pour
17:10 compléter une première loi précédente.
17:12 Donc moi, je le trouve débile.
17:14 Et comme Alexandre Bompard, qu'au moment où on parle même de vente à perte des carburants
17:20 ou de vente à prix coûtant, qu'on nous demande de limiter les promotions sur les
17:25 protections menstruelles, sur les produits d'hygiène, sur le savon, etc.
17:29 C'est une ineptie.
17:31 Et aussi, moi personnellement et les centres Leclerc, on a une autre demande à faire,
17:38 qu'on va essayer de glisser dans ce débat parlementaire.
17:40 Est-ce que vous savez qu'en pleine période d'augmentation alimentaire, on nous oblige
17:44 à prendre une marge de 10% sur des produits qui ne sont absolument pas produits en France
17:49 ou qui n'impactent pas le revenu agricole ? L'eau de Badoit, l'eau des viands, le
17:53 jus d'orange, le café, le Nescafé, le chocolat Côte d'Or.
17:56 On doit prendre 10%.
17:57 On ne produit pas de café en France.
17:59 Pourquoi on nous oblige à prendre des marges sur l'alimentaire ?
18:03 Ça impacte un tiers du Cadi des Français.
18:06 Un tiers du Cadi des Français.
18:07 Donc ça, c'est mon prochain combat.
18:08 C'est le prochain combat de Leclerc.
18:10 Solitaire ou accompagné des autres distributeurs.
18:12 On va demander aussi aux députés un moratoire.
18:15 Pourquoi un moratoire ?
18:16 C'est pour qu'ils ne se déjugent pas.
18:18 C'est pour des raisons de susceptibilité politique.
18:20 En fait, il faudrait supprimer ça.
18:22 Ça n'a plus de sens.
18:23 Carrément la supprimer.
18:24 Ce n'est pas dans le cadre de la loi Egalim qui protège les agriculteurs.
18:27 C'est une chose.
18:28 On ne veut pas toucher au revenu agricole.
18:29 Et au contraire, on veut plus de transparence aussi dans ce nouveau projet de loi.
18:32 Parce que nous ne savons pas, quand nous discutons avec Danone, avec Nestlé, etc.
18:35 Nous ne savons pas assez quelle est la part qui va revenir à l'agriculteur ou aux producteurs
18:40 français, la PME française.
18:41 Et la part...
18:42 Quand on achète à Fleury-Michon du cochon, vous ne savez pas si c'est du cochon espagnol
18:48 ou si c'est du cochon français.
18:49 Donc vous payez plus cher parce que vous pensez à vos collègues agriculteurs français.
18:53 Mais...
18:54 Vous n'êtes pas sûr que ça change ?
18:56 Je ne sais pas.
18:57 Michel-Edouard Leclerc, invité du 8.30 France Info, on vous retrouve dans une minute, juste
19:00 après le Fil info 8h52.
19:02 Maureen Swignard.
19:03 Une rupture de béfortus dans les pharmacies françaises.
19:07 Ce traitement permet de limiter grandement les hospitalisations des bébés à cause
19:11 de la bronchiolite.
19:12 Il est disponible depuis quelques jours.
19:14 Face à la pénurie, le gouvernement donne donc la priorité aux maternités.
19:18 Michel-Edouard Leclerc confirme sur France Info que les stations du groupe vont vendre
19:23 du carburant à prix coûtant jusqu'à la fin de l'année.
19:25 C'était une demande du gouvernement, même mesure chez Carrefour.
19:28 Le PDG du groupe Leclerc appelle les raffineurs à faire des efforts également.
19:33 Le gouvernement assure vouloir mettre fin au quoi qu'il en coûte.
19:37 C'est le projet de budget 2024 resserré qui est présenté aujourd'hui.
19:40 16 milliards d'euros d'économies pour réduire la dette et le déficit.
19:44 Mais les débats s'annoncent vifs au Parlement.
19:47 L'exécutif pourrait recourir au 49-3 pour adopter le budget sans vote.
19:51 Alors que la crise dure depuis plusieurs jours, à l'Olympique de Marseille, la direction
19:56 des sports de Radio France nous apprend que l'OM a un nouvel entraîneur.
19:59 Il s'agit de l'italien Gennaro Gattuso.
20:01 On ne connaît pas encore la durée de son contrat.
20:03 Depuis un an et demi, il y a une poche de paupérisation qui ne cesse de s'agrandir.
20:28 C'est celle qui est cliente des restos du cœur, des banques alimentaires.
20:34 Oui, il y a une frange de la population.
20:37 Il y a beaucoup d'inégalités qui se creusent.
20:39 Vous le voyez à quoi ?
20:40 Et on le voit d'abord à la difficulté de s'alimenter.
20:46 Il y a beaucoup de charges contraintes.
20:47 Pour eux, les loyers, on part du centre-ville, on part en banlieue.
20:52 Mais dans les achats, dans les rayons, ça se traduit comment ?
20:54 Dans les achats et dans les rayons, ce qui se traduit, ce n'est pas que l'expression
20:59 de la pauvreté.
21:00 C'est une expression générale de la population face à l'inflation qui dérive ses achats
21:04 des grandes marques, par exemple, vers les marques de distributeurs.
21:07 Les marques de distributeurs, tous les distributeurs aujourd'hui font un carton.
21:11 Et dans les marques de distributeurs, les marques premier prix.
21:14 Quand vous pensez qu'on n'osait pas mettre les marques premier prix sur nos drives il
21:19 y a encore 4-5 ans parce qu'on trouvait que c'était cheap, etc.
21:22 Aujourd'hui, on fait plus 40% sur notre marque Eco+.
21:26 Chez d'autres, ça s'appelle Simpli.
21:28 Sur le service public, je veux parler de tout le monde.
21:31 Mais c'est impressionnant.
21:33 Et d'ailleurs, quand vous voyez les taux de rupture aujourd'hui dans les magasins,
21:37 c'est des taux de rupture, des rayons vides sur les marques premier prix.
21:42 Ce changement de comportement vous fait penser qu'on approche cette inflation qui pèse
21:48 sur le portefeuille, vous fait penser qu'on approche d'une révolte populaire.
21:51 C'est ce que vous avez dit.
21:52 Moi, je crains.
21:53 C'est l'étincelle.
21:54 C'est ce qu'on appelle aussi le déclassement.
21:55 On en parle beaucoup du déclassement, par exemple, des patrons de PME par rapport à
21:59 la start-up economy.
22:00 Parce que c'est deux castes.
22:03 Il y a des gens qui sont castés.
22:05 Là, c'est plus pourquoi ce ne serait pas pour nous.
22:08 Il y a cette idée que le meilleur des mondes, celui qui est à venir, le monde décarboné,
22:14 le monde dont on nous parle, pourquoi ce ne serait pas pour nous ? Et pourquoi on nous
22:18 dit il va falloir payer pour l'écologie, il va falloir payer pour l'agriculture française,
22:22 pour la relocalisation ? Il y a une méfiance, il y a une frustration.
22:27 Et aujourd'hui, elle se traduit dans la consommation.
22:30 Et le problème, c'est qu'on le voit bien.
22:31 C'est comme ça que ça a démarré le mouvement des Gilets jaunes.
22:34 Chez moi, en Bretagne, les bonnets rouges.
22:37 Et dedans, vous n'aviez pas que les pauvres.
22:40 Vous aviez aussi ces classes moyennes qui reçoivent l'augmentation des taxes foncières,
22:46 les taxes d'électricité.
22:47 Et en fait, dans une France qui peut-être économiquement, si on la compare à l'Italie,
22:51 à l'Espagne, ne va pas si mal parce qu'on a été bien soutenus pendant la période
22:54 Covid, il y a un risque social non maîtrisé et il y a un risque politique réel aussi,
23:02 un risque démocratique réel.
23:04 Quand vous voyez un type comme Roussel, que moi, je trouve sympa et intéressant, qui
23:08 appelle à aller dans les magasins, maintenant, on en a deux, Mélenchon et Roussel, il faut
23:15 faire attention parce que cette société a besoin d'exutoires.
23:20 Et donc, si on ne gagne pas le rugby, ça va être coton.
23:23 Il faut augmenter les salaires.
23:25 Oui, oui, il faut augmenter les salaires, bien évidemment.
23:28 Alors, le patronat a tendance à aussi nier un peu la nécessité de se mobiliser sur
23:35 l'inflation pour ne pas entraîner ce qu'il appelle la course prix-salaire.
23:39 Mais vous le faites, vous ?
23:40 Dans la réalité, je vais vous répondre.
23:41 Dans la réalité, oui, il faut augmenter les salaires.
23:44 Deuxièmement, il faut le faire par branche parce que les branches n'ont pas la même
23:48 exposition.
23:49 Mais si vous, les salaires sont indexés sur l'inflation ?
23:51 Non, mais les partenaires...
23:54 Du coup, ils subissent aussi vos salariés ?
23:57 Je ne sais pas répondre à trois questions en même temps.
24:00 Allez-y.
24:01 Je veux répondre positivement.
24:02 D'accord.
24:03 Et donc, par exemple, on l'a bien vu dans la restauration.
24:05 Au début, ça a surpris tout le monde quand on a demandé à revoir les salaires dans
24:10 la restauration.
24:11 On a vu quand même qu'il y a eu des augmentations de 30% sur les bas salaires tellement dans
24:15 la restauration, les salaires étaient descendus bien plus bas que les minimas sociaux des
24:20 accords de branches.
24:21 Donc déjà, c'est une urgence et le président a raison.
24:24 C'est le président qui l'a réévoqué encore timidement, mais il l'a réévoqué.
24:27 Mais chez vous, vous voulez en faire ?
24:28 Et il faut le faire.
24:29 Alors, chez nous, on a des conventions et la distribution a une bonne convention de
24:33 branches.
24:34 Par exemple, même par rapport à vous, on a du 13e mois, on n'a pas d'intermittent
24:39 du spectacle.
24:40 Mais par exemple, dans les centres Leclerc et notamment parce qu'on marche très bien
24:44 en ce moment, on donne 25% du bénéfice avant impôt sous forme de participation, d'intéressement
24:50 et de prime.
24:51 Je préfère l'intéressement et la participation plutôt que la prime parce que c'est plus
24:54 durable et puis c'est moins aléatoire, on va dire.
25:00 Mais oui, bien sûr, nous devons augmenter les salaires et nous devons associer les
25:05 salariés à l'efficacité de l'entreprise, à la cohésion de l'entreprise.
25:10 Michel-Edouard Leclerc, président des centres Leclerc, merci d'avoir été l'invité du
25:13 8.30 France Info ce matin.
25:15 Salia, dans cinq minutes, les informer, quel est le programme ?
25:18 Au menu, le plan anti-harcèlement scolaire que doit dévoiler cet après-midi la Première
25:22 ministre Elisabeth Borne.
25:23 Quelles mesures pour créer un électrochoc dans l'éducation nationale ? Et puis on
25:27 l'a évoqué avec Michel-Edouard Leclerc, distributeur et industriel appelé à négocier
25:31 plus tôt et peut-être plus souvent dans l'année pour baisser les prix dans les magasins.
25:35 C'est le souhait du gouvernement.
25:37 On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
25:39 A tout de suite sur France Info.
25:40 - C'est ça, c'est ça.
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