Coup d'État au Niger: pourquoi une intervention militaire du Nigeria n'est pas si simple?

  • il y a 9 mois
Le président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et chef d’État du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, fait face à la défiance de l'opinion publique de son pays et à la frilosité du Sénat, au sujet d'une éventuelle intervention militaire au Niger.« Les choses ont changé et le contexte n'est pas le même », veut croire le capitaine à la retraite Sadiq Garba Shehu, un expert en sécurité et défense basé à Abuja. « Notre pays est beaucoup plus proche du Niger qu'il ne l'était de la Gambie et l'épisode de 2017 a créé un précédent pour les sénateurs », développe-t-il.
Les Nigérians semblent plus unis que jamais dans leur refus de voir leur pays s'engager au Niger dans une opération militaire conjointe de l'organisation ouest-africaine. Plusieurs leaders islamiques de premier plan, des gouverneurs, des associations de jeunes et la plupart des partis d'opposition ont fermement mis en garde contre une telle option, ces derniers jours. Des réticences particulièrement remarquées chez les sénateurs nigérians, qui se sont exprimés à la veille de l'expiration de l'ultimatum lancé par la Cédéao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.
Les réticences des sénateurs
À l'issue d'une réunion à huis clos qui a duré plusieurs heures, samedi 5 août, le président du Sénat avait en effet demandé à Bola Tinubu « en tant que président en exercice de la Cédéao, d'encourager les autres leaders à renforcer les options diplomatiques et politiques […] afin de sortir de l'impasse politique au Niger ». Par la voix de leur chef de file, les représentants de la Chambre haute avaient encore regretté « les malheureux événements en cours au Niger », mais sans jamais mentionner clairement une éventuelle option militaire.
De fait, Bola Tinubu n’a pas demandé leur avis aux sénateurs, mais les a simplement « informés des décisions de la Cédéao visant à rétablir l'ordre constitutionnel au Niger », explique un élu ayant participé aux débats
Cette réunion a surtout donné l'occasion aux sénateurs du nord du Nigeria d'exprimer leurs inquiétudes concernant les conséquences qu'une intervention de l'armée pourrait avoir dans les sept États fédérés qui bordent la frontière avec le Niger. « Les sénateurs du sud du pays sont peut-être moins informés de notre proximité avec nos voisins », indique le même interlocuteur, qui évoque « un intense lobbying » des sénateurs du nord
L’approbation du Sénat requise
Ce signal des sénateurs est en tout cas important. Car selon la Constitution de 1999, « la déclaration d'un état de guerre entre la Fédération du Nigeria et un autre pays (...) doit être sanctionnée par une résolution des deux chambres du Parlement réunies en séance conjointe – et sans approbation du Sénat, aucun membre des forces armées (…) ne peut être déployé pour combattre en dehors du Nigeria
L’ancien président du

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