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  • il y a 2 ans
"On est d'une arrogance rare, en pensant que ça va être facile" dénonce Christophe Dugarry dans Rothen s'enflamme. Aucun club français n'a franchi les quarts de finale de Ligue des champions, Ligue Europa ou Conference League cette saison.

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Transcription
00:00 Je trouve que, mis à part la Ligue des champions, où là c'est certainement un problème de niveau,
00:04 et ça on est d'accord, mais la Ligue des champions, pour gagner avec des champions,
00:07 elle est quand même réservée surtout aux grands championnats,
00:11 et on n'est pas le plus grand, mais on n'est pas le plus faible pour autant.
00:14 Et que en Ligue des champions, c'est un problème de niveau.
00:18 Par contre, l'Europa League et la conferencing maintenant qui existe,
00:21 comme la Coupe Intertoto à l'époque,
00:23 moi je pense qu'on a tous les arguments en termes de talent sur le terrain pour rivaliser.
00:28 Et si on n'y arrive pas, c'est pour moi, et c'est ce que je dis,
00:32 c'est pour ça que je dissocie du niveau du championnat de France,
00:34 c'est un problème d'appréhension, de la compétition, comment on la respecte.
00:38 Et souvent les dirigeants, les entraîneurs et les staffs,
00:42 ils te mettent en place un système, et même ils rentrent dans ton cerveau en disant
00:47 "Ah bah ouais, mais là, on joue le jeudi, attention,
00:50 il y a le match le samedi ou le match le dimanche en championnat,
00:53 à priorité au train-train quotidien quand même."
00:55 Alors que tu t'es battu toute l'année pour te qualifier en Europa League ou en conferencing.
00:58 Et moi je pense, et j'en ai même la certitude,
01:02 que les équipes belges, les équipes ukrainiennes, les équipes hollandaises,
01:07 - Suisses, qui ont sorti Nice. - Aujourd'hui, elles en font un événement
01:10 de cette Europa League et conferencing. Et c'est pas notre cas.
01:13 - Oui, alors ça c'est... - Et ça joue sur le aspect psychologique du gars.
01:16 T'es quand même passé dans des grands clubs,
01:20 et même en France t'as joué dans des grands clubs,
01:22 et t'as joué pas forcément à la Ligue des champions, mais aussi l'Europa League,
01:25 et à l'époque c'était à la Coupe EFA.
01:27 Je suis pas certain que quand tu l'as commencé, on en faisait un événement.
01:31 - Moi je pense, Jérôme, sincèrement, qu'on a un boulard démesuré.
01:34 C'est-à-dire qu'on se prend pour l'Ecador, on se voit champion du monde,
01:38 vice-champion du monde. - Ouais, aussi ouais.
01:40 - Je pense qu'on a un boulard démesuré vis-à-vis de cette compétition.
01:42 Voilà, on est d'une arrogance rare en pensant que ça va être facile.
01:48 Je pense que nos clubs français ont un gros souci, c'est l'intensité.
01:53 Alors bien évidemment que tu peux pas mettre de l'intensité à tous les matchs,
01:55 mais quand il faut en mettre en Coupe d'Europe,
01:58 parce que c'est le dénominateur commun de ces trois compétitions,
02:03 c'est l'intensité.
02:04 Et je trouve qu'on a du mal à mettre ce costume de la Coupe d'Europe,
02:09 de cette intensité.
02:10 Alors tu vas me dire, les championnats ukrainiens, suisses, grecs,
02:18 ce que tu veux, voilà ce que tu veux.
02:20 Ils ont peut-être pas une folle intensité non plus dans leur championnat,
02:23 mais lorsqu'ils arrivent à switcher en Coupe d'Europe,
02:25 ils arrivent à se mettre au diapason et mettre cette intensité.
02:29 Nous, je trouve qu'on a toujours du mal.
02:31 Et que ce soit en Ligue des champions, en Ligue Europa...
02:33 - Mais c'est dû à quoi pour toi ça ?
02:36 - Je pense qu'on a le boulard, qu'on est tranquille.
02:40 On a l'impression que le match va être facile.
02:42 Et puis à l'arrivée, neuf fois sous dix, tu te fais marcher dessus.
02:44 Voilà, parce qu'on n'est pas prêt psychologiquement,
02:46 on n'est pas prêt mentalement.
02:48 Et peut-être qu'aux entraînements, on n'en met pas suffisamment.
02:51 On se prépare pas suffisamment à cette fameuse intensité qui est très importante.
02:57 - Donc c'est un problème d'approche des matchs, effectivement.
02:59 Donc tu te rapproches quand même de mon point de vue.
03:03 - Mais je pense que ça n'est pas quelque chose d'anodin.
03:06 Et je pense que...
03:08 Et parfois, notre équipe de France en manque aussi un petit peu.
03:11 - Oui, c'est vrai.
03:12 - Par moment aussi.
03:13 Je trouve que malgré un championnat, comme tu l'as dit,
03:15 c'est vrai qu'il y a du relief, qu'il n'est pas si facile que ça.
03:18 On arrive à sortir des bons joueurs, on arrive à sortir des grands joueurs.
03:20 Mais comme par hasard, ces joueurs, dès qu'ils partent à l'étranger,
03:22 ils se mettent dans une forme d'intensité.
03:24 Ils se mettent dans une espèce de moule.
03:26 Et en France, on a toujours un peu de mal avec ce mot-là.
03:30 J'ai l'impression que c'est un mot qui effraie.
03:32 Alors, les entraîneurs font le constat.
03:34 On a manqué d'intensité, on a manqué d'agressivité.
03:36 On a manqué de...
03:36 Oui, effectivement.
03:37 Et à l'arrivée, on n'arrive pas à le faire.
03:39 Quand je vois, on en reparlera tout à l'heure aussi,
03:42 mais quand je vois le match d'hier entre les 2000 ans,
03:44 mais mon pote, ils se sont mis des...
03:46 Non, mais c'était une boucherie.
03:48 Des coups de coude, des coups en veux-tu en voilà.
03:50 - On est incapable de rivaliser, nous.
03:52 - Incapable.
03:53 Mais même le meilleur de notre championnat, qui est le Paris Saint-Germain,
03:57 incapable de rivaliser.
03:58 - Mais il est peut-être là, le problème du gâteau.
04:00 - Mais j'ai un truc...
04:01 Je vais même aller plus loin.
04:02 Excusez-moi, Jérôme, je vais finir.
04:03 Je vais même aller plus loin.
04:04 Je pense que même nos arbitres ne sont pas prêts à ça.
04:08 C'est-à-dire que quand je vois, par exemple, M. Turpin,
04:10 qui arbitre les équipes nationales ou les ligues des champions,
04:15 il arbitre pas de la même manière.
04:17 Parce que je peux te garantir que la faute qu'il a sifflée à Marseille-Lens
04:21 pour les Lensois, en Coupe d'Europe, en Ligue des champions,
04:25 jamais, jamais, jamais, il la siffle.
04:28 Et je trouve que même nos arbitres,
04:29 eux, ils arrivent à switcher en mode
04:32 "on va faire les Ligue des champions ou les matchs internationaux".
04:35 Et là, on arbitre différemment.
04:37 Et dès que c'est en championnat,
04:38 mais écoute, c'est pas la même chose.
04:39 Je crois qu'on a un vrai souci dans nos mentales,
04:41 parce que moi, je pense que ça vient d'une forme d'arrogance.
04:43 - Oui, oui, non, mais c'est pas faux.
04:44 Mais moi, je suis d'accord avec toi.
04:46 Après, nous, les Français, on est un peu comme ça.
04:48 On est un peu à se prendre pour d'autres.
04:51 Quand t'as un petit truc qui arrive,
04:52 on parle positivement de toi ou d'une équipe.
04:56 - Mais on avait l'impression quand même que les entraîneurs
04:58 avaient changé de discours sur ces coups.
05:00 - Attention, moi, je vais te dire...
05:02 Voilà, alors Duga te dit "de discours"
05:04 parce que ta locomotive, c'est le PSG.
05:07 On est d'accord.
05:07 Alors après, certains clubs vont te dire
05:09 "oui, mais bon, ils ont des moyens surdimensionnés,
05:11 donc on va pas se comparer au PSG".
05:12 N'empêche que c'est ta locomotive sur la scène européenne.
05:16 Et là où Duga, je te rejoins,
05:18 c'est que, en effet, c'est juste un problème d'appréhension,
05:21 mais aussi un problème de travail.
05:23 Parce que quand tu vois la demi-finale d'hier,
05:26 mais il n'y a pas que la demi-finale,
05:27 mais on va prendre, parce que c'est le match le plus récent,
05:30 entre l'Inter et Milan,
05:31 mais le PSG, à ce rythme-là,
05:34 ils sont incapables.
05:35 Je vais te prendre juste le milieu de terrain.
05:37 Le milieu de terrain du PSG ne travaille pas assez.
05:41 Et tu travailles pas que pendant les matchs,
05:43 tu travailles surtout sur les entraînements.
05:45 Comment tu te mets minable ?
05:46 Comment ceci, cela ?
05:47 - Regarde, Jérôme, autre exemple de tout ce que tu dis.
05:50 Tu dors, il arrive en début de saison,
05:53 il fait travailler tout le monde,
05:54 et on sent que dans le vestiaire, ça passe pas bien,
05:57 on dit que c'est un militaire, toi le premier, etc.
06:00 Comme si en France, on avait un problème avec ce genre d'entraîneur.
06:02 - Mais sauf que là, je vois où tu veux en venir,
06:05 on est fini dernier avec cette intensité-là,
06:07 avec un entraîneur qui ne lâche rien,
06:09 et Marseille l'a montré,
06:10 et ça, on ne peut pas critiquer Marseille,
06:13 à chaque fois qu'ils rentrent sur le terrain, ils donnent tout.
06:15 Ils essayent de mettre du rythme.
06:16 Alors des fois, c'est un peu maladroit,
06:17 des fois, c'est complètement désorganisé,
06:19 c'est déséquilibré.
06:20 Ils n'ont pas été ridicules,
06:21 mais sauf qu'ils sont rattrapés par la patrouille,
06:23 parce que comme tu l'as dit, c'est la Ligue des Champions,
06:25 même dans un groupe qui ressemblait à un groupe de Europa League,
06:28 le niveau, il fait que tu peux mettre du rythme,
06:31 tu peux mettre de l'intensité,
06:32 mais après, il faut mettre de la qualité technique.
06:34 Ce qui fait la différence entre un bon joueur et un très grand joueur.
06:37 Et sur les matchs de Ligue des Champions,
06:39 pour passer le cap, pour battre Tottenham ou le Sporting par exemple,
06:43 parce que c'est deux équipes qui étaient dans le groupe
06:44 et qui sont sorties de ce groupe d'Olympique de Marseille,
06:47 eh bien, il faut se mettre au niveau technique.
06:49 Et les problèmes, les défaillances techniques de Olympique de Marseille,
06:53 ils l'ont constaté.
06:54 - Et l'efficacité aussi, Jérôme.
06:57 - L'efficacité, ça part de la relation technique aussi.
07:01 - Oui, donc on a un problème.
07:01 Si on n'arrive pas à mettre de l'intensité,
07:03 on ne travaille pas, on n'a pas la qualité technique.
07:05 - En Ligue des Champions, Jean-Louis,
07:07 je ne suis pas en train de te dire que c'est un problème d'appréhension,
07:09 c'est un problème de niveau de certains clubs et de certains joueurs.
07:11 Par contre, en Europa League, n'allez pas me dire,
07:14 et là, que Balle est meilleur que Nice, du gars quand même.
07:18 - Ou Rennes, le Shakhtar.
07:19 - Ou qu'il y a des meilleurs joueurs à balle qu'à Nice.
07:21 - Ou Monaco contre l'Everton.
07:22 - Non, mais à Nice, ils ont été suffisants.
07:25 Au match aller, tranquille, 2-0.
07:27 Il faut switcher, c'est là que tu dois avoir 2-3 cadres
07:30 qui te disent, voilà, on est dans l'efficacité,
07:32 on se transforme en mode combattant.
07:33 Et puis là, je ne sais pas ce qui se passe, 2-2.
07:38 Et puis après, c'est pareil pour le match d'après, un partout,
07:40 les prolongations, ils commencent un peu à trembler.
07:43 On n'est pas dedans, on n'est pas dedans.
07:44 Ce n'est pas ça l'état d'esprit.
07:45 - Parce qu'ils n'en font pas en Europe.
07:47 On en parlera tout à l'heure avec Dante,
07:48 qui sera notre invité à 19h30,
07:50 pour savoir comment il a vécu cette élimination en C4.
07:52 - Pour rebondir sur ce que tu disais, Duga,
07:54 il y a aussi le fait que...
07:57 On ne fait pas un événement,
07:58 on parle d'un quart de finale de Conférence League,
08:02 et la première réflexion, et la plupart,
08:04 et même des consultants qui sont là avec moi tous les jours,
08:07 la première réflexion, c'est "la Conférence League, arrête,
08:10 arrête avec la Conférence League".
08:11 Ben oui, mais tu envoies un message négatif.

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