Chlordécone, Exxelia, Carelide... : 3 scandales d'État ?

  • l’année dernière
La chlordécone est un produit phytosanitaire qui a été utilisé pour lutter contre le charançon du bananier. C'est un polluant organique persistant considéré comme non biodégradable dont l'utilisation est interdite en France depuis 1990. La quasi-totalité des Guadeloupéens (95 %) et des Martiniquais (92 %) sont contaminés au chlordécone, selon une étude publiée par Santé publique France en 2018.
Jeudi 5 janvier, la justice a déclaré un non-lieu définitif dans le dossier tentaculaire de l’empoisonnement au chlordécone aux Antilles. Au bout de plus de seize ans de procédure, la décision était redoutée par toutes les parties prenantes du dossier.

Ce puissant pesticide, utilisé pendant plusieurs décennies pour lutter contre la propagation du charançon noir dans les bananeraies, s’est avéré hautement cancérigène. Interdit dès les années 1970 aux Etats-Unis, il le sera dans l’Hexagone vingt ans plus tard. Mais il faudra attendre le 30 septembre 1993 pour que le chlordécone soit définitivement interdit aux Antilles.
A la Martinique et en Guadeloupe, les sols sont contaminés et les cas de cancers de la prostate battent des records. En Martinique, l’incidence du cancer de la prostate serait même la plus élevée du monde, avec 227 cas pour 100 000 personnes par an, selon le International Journal of Cancer. Selon Santé Publique France, 90 % des populations antillaises auraient été exposées à la contamination au chlordécone.
L'Etat est "le premier responsable" de la pollution au chlordécone, selon les premières conclusions d'un rapport d'une commission d'enquête parlementaire. Comment le chlordécone a pu être autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies des Antilles alors que sa toxicité et son pouvoir persistant dans l'environnement étaient connus depuis 1975, lorsque les Etats-Unis ont décidé de l'interdire ?

Le 5 janvier dernier, le groupe américain Heico annonçait l'acquisition d'Exxelia, un champion des composants électroniques qui fournit notamment l'industrie de la défense. Une cession qui a fait réagir des élus qui ont demandé des explications au ministre de l'Economie. Du côté de Bercy, on assure que l'opération a fait l'objet d'une instruction approfondie et que l'Etat disposera d'un véritable pouvoir de contrôle sur le nouveau propriétaire...

L’entreprise Carelide, seul fabricant français de poches de perfusion à destination des hôpitaux (notamment jusqu’alors pour du paracétamol) est en redressement judiciaire depuis novembre dernier... Carelide est dans l'attente d'un repreneur...

Recommandée