Françoise Dessertine, retraitée, lisant "La Petite Boîte" de Yoko Ogawa

  • il y a 2 ans
Chaque semaine, un lecteur chronique un morceau de littérature préféré. Aujourd'hui, un petit truc de sonate.
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Auteur : Françoise Dessertine, retraitée

Ne vous attendez pas à ce que Yoko Ogawa livre une histoire confortable et linéaire avec des surprises et des rebondissements qui ne font que tourner les pages. Vous serez invité à embarquer dans un tout autre voyage, ouvert par son texte fluide et clair, qui se déploie comme un merveilleux origami. "Elle écoute. Je pense que c'est incroyable pour quelqu'un de combiner ces deux mots pour la première fois. Elle tend ses oreilles, rend ses tympans aussi sensibles que possible et enlève tout l'excès pour qu'il reflète les ondes créées par les minuscules gouttelettes.

Petites Boîtes tremble dès la première page : peut-on s'adapter à un univers qui se rétrécit, ou aussi vite que la narratrice essaie de forcer une mante à vivre dans une boîte trop petite pour elle enfant ? Vivre une fin fatale ? Pouvons-nous guérir notre chagrin et atténuer notre perte en les enfermant dans des boîtes ? La mort n'est-elle qu'un rétrécissement de la vie ?

Yôko Ogawa écrit patiemment mot pour mot les intrigues de ses romans, avec une attention sans limite aux sentiments, à l'existence, et même au travail banal du quotidien. Elle va retrouver le repos de l'âme de nos enfants dans les profondeurs de cette histoire sous forme de conte et nous invite à nous concentrer sur ce qui nous réconforte, nous réconforte, nous nourrit à travers la répétition. "Ouais. En rembobinant, rembobinant et rembobinant le temps, cela devient un bras de fer avec le passé qui finit par s'épuiser.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit : persévérer au-delà du deuil pour permettre à ceux qu'on aime d'exister. Depuis, The Little Box s'est transformé comme un contenant en un outil de résilience et d'autres compagnons de vie que nous pouvons partager avec Yoko Ogawa : littérature, attention à la vie et amour pour ceux qui nous entourent.

Yôko Ogawa, Small Boxes, traduit du japonais par Sophie Refle. Actes Sud, 208 pages, 21 euros.

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