"La Rafle des notables", France 2 : Léonce Schwartz, un déporté du "Camp de la mort lente" Royallieu

  • il y a 2 ans
Adapté du livre d'Anne Sinclair, le documentaire de Gabrielle Le Bomin revient sur le destin du grand-père de l'auteur, prisonnier du camp de concentration allemand de Compiègne.
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Photo du camp de Royallieu prise à travers une stèle en verre sur laquelle sont gravés les noms de 45 000 personnes internées pendant la seconde guerre mondiale, le 23 février 2008, lors de l’inauguration du mémorial de l’internement et de la déportation, à Compiègne (Oise). PHILIPPE HUGUEN/AFP

FRANCE 2 – MERCREDI 23 MARS À 22 H 45 – DOCUMENTAIRE

Dans 21, rue La Boétie (Grasset, 2012/Livre de poche, 2013), la journaliste Anne Sinclair avait évoqué son grand-père maternel, le fameux marchand d’art Paul Rosenberg (1881-1959), qui représenta Picasso, Braque, Léger et Matisse et avait installé sa galerie, ses bureaux et son domicile à cette adresse en 1910.

En juin 1940, Paul Rosenberg, dans le collimateur des nazis parce que juif et en possession d’une grande collection de tableaux de maître, était parvenu à émigrer aux Etats-Unis et à faire échapper sa famille aux rafles antijuives. Ce qui ne fut pas le cas de l’autre grand-père d’Anne Sinclair, Léonce Schwartz (1878-1945), dont elle a retracé la destinée dans La Rafle des notables (Grasset, 2020/Folio, 2021).

« Explorer ce passé familial »

La journaliste est la narratrice du documentaire écrit et réalisé par Gabriel Le Bomin qui reprend le titre et la trame de son livre. Dans un avant-propos proche de celui publié, elle s’interroge : « Pourquoi n’ai-je pas plus tôt exploré ce passé familial ? Pourquoi mon père ne m’a-t-il rien raconté de cette histoire ? Me manquent bien des réponses aux questions que je n’ai pas posées et qui me taraudent aujourd’hui. »

A l’aube du 12 décembre 1941, Léonce Schwartz est tiré du lit par deux agents de police français et deux soldats allemands puis emmené dans un manège équestre parisien, comme 742 autres juifs. Ils sont médecins, dentistes, avocats, universitaires, intellectuels, artistes ou, comme Léonce Schwartz, chefs d’entreprise.

Pour beaucoup, ces Français sont d’anciens combattants. « 300 d’entre eux ont un titre de décoration, dont la Légion d’honneur », précise Karen Taïeb, responsable des archives au Mémorial de la Shoah. Ils ne s’inquiètent donc pas (encore) de leur situation même si les conditions de leur détention sont détestables.

Mais cela n’est rien comparé à ce qui les attend au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise), le seul en France à être entièrement dirigé par les nazis. On n’y tue pas, mais on y laisse mourir de faim et de froid ses occupants dans des conditions d’hygiène éprouvantes. Un prisonnier écrira à sa femme : « J’ai maigri même des os »

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