Yannick Jadot : "Introduire un 'dividende écologique' dans la fiscalité est absolument nécessaire"
  • il y a 2 ans
Le candidat à la présidentielle Environnement détaille « en écho » son plan économique. Quelque 70 milliards d'euros de nouvelles dépenses de service public sont prévues, en plus d'un plan d'investissement annuel de 25 milliards d'euros. Le financement sera assuré par l'augmentation des impôts sur les plus riches.

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Par Renaud Honoré, Muryel Jacque, Étienne Lefebvre

Publié le 9 févr. 2022 à 6:30 Mis à jour le 9 févr. 2022 à 8:31

Avez-vous tranché le débat lancinant chez les Verts de la compatibilité entre capitalisme et écologie ? Comment les faire cohabiter ?

Je ne cherche pas à faire de la cohabitation, je cherche à créer un cercle économique vertueux où l'écologie et le social deviennent les leviers de l'innovation, de la relocalisation industrielle. La transition se fera de toute façon. La question est : comment ? Moi, je veux qu'elle se fasse dans le bon tempo, et notre projet est le seul qui permet de respecter la hausse maximum de 1,5 degré de la température. Je veux qu'elle se fasse dans la justice sociale, et pas de façon brutale pour les salariés et les victimes du changement climatique. Je veux que ce soient des entreprises françaises qui la mènent, et pas des groupes chinois, américains ou allemands. La France peut endosser le leadership d'une économie moderne et innovante.

Votre projet comporte pourtant peu de mesures de compétitivité, au contraire vous proposez d'augmenter les impôts de production…

La compétitivité des entreprises ne relève pas que de la baisse de la fiscalité et du coût du travail. Le grand levier de la création de valeur aujourd'hui, c'est l'investissement dans la transition écologique, l'association des salariés à la gestion des entreprises. Pas les rentes de situation soutenues par l'Etat au détriment de l'innovation. La baisse des impôts de production ne profite qu'aux plus grandes entreprises capitalistiques, celles qui émettent le plus de CO 2 .

Quel est votre modèle ?

A Bruxelles, j'ai pu observer ce qui s'est passé en Allemagne où tout le pays se mobilise pour la voiture électrique ou la sortie du nucléaire et du charbon. Je veux construire un consensus à partir des acteurs économiques et sociaux, en sortant des oppositions politiques stériles.

La relation avec les grandes entreprises n'est pas saine : il faut sortir du co-pilotage court-termiste pour aller vers une co-construction qui nous projette vers l'avenir. Avec des signaux clairs sur le long terme, et la garantie d'une stabilité fiscale et réglementaire. Je veux miser sur la capacité extraordinaire des entreprises à transformer les contraintes en opportunité, une fois que le cap est fixé.

En revenant sur la flat tax et sur la réforme de l'ISF, vous ne garantissez pas vraiment la stabilité…

Ces réformes devaient favoriser l'investissement, et Emmanuel Macron s'était engagé à revenir en a
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