Sylvie Testud : interview de Sylvie Testud pour la vie d'une autre
  • il y a 3 ans

A l'occasion de la sortie en DVD et Blu-ray du film La Vie d'une autre, nous avons rencontré Sylvie Testud pour un tête-à-tête décontracté.
L'actrice a cette fois endossé l'habit de réalisatrice pour adapter en images le best-seller de Frédérique Deghelt. Elle en a fait un film touchant, en transformant quelque peu la trame de l'histoire.
Elle nous parle de ses choix, ses libertés par rapport au roman, ses acteurs, et partage quelques secrets de tournage...
Une interview où Sylvie Testud évoque aussi ses ressentis sur la vie de femme aujourd'hui.
Comment avez-vous décidé de raconter La Vie d'une autre ? Votre touche et vos libertés par rapport au roman ?
Dans le film, c'est le même démarrage que dans le livre : une femme se réveille en ayant oublié 12 ans de sa vie. Elle est donc toujours très amoureuse, mais pour son mari ce n'est plus tout à fait le cas. Dans le roman, elle est en souffrance.
Moi, j'en ai fait quelqu'un de responsable de ce qui lui arrive, et c'est l'homme qui souffre le plus.
Pourquoi être passée derrière la caméra ?
Ce sont les producteurs qui sont venus vers moi, la romancière et actrice, pour que j'écrive l'adaptation et que je me garde un rôle. Mais plus j'écrivais, et moins c'était pour moi. C'est à Juliette Binoche que je pensais, elle m'inspirait. Alors je lui ai fait lire, elle a trouvé ça super et après... je ne voulais plus lâcher le projet !
Le personnage de Binoche est très dominant. Pourquoi lui donner une telle force ?
Je n'ai pas suivi le schéma du livre. Je trouve qu'on voit souvent des femmes que les hommes n'aiment plus, or moi je vois l'inverse. Je voulais une femme qui ne puisse s'en prendre qu'à elle-même !
On passe vite de la comédie au drame...
Cela reflète la culture qu'on a : on nous explique quand on est une fille "amuse-toi, tu vas voir, ça va s'arrêter à un moment...", on nous dit "rira bien qui rira le dernier", ou encore "rigole, rigole, tant que tu peux", "dansez mesdemoiselles avant de ne plus pouvoir danser"... Tout est comme ça ! Alors j'ai voulu démarrer comme ça, qu'on se dise, ha c'est super marrant, mais ...