Récitation du poème accompagnée du pipa « Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve printanier » 琵琶演奏朗诵《春江花月夜》
  • il y a 3 ans
Récitation du poème accompagnée du pipa « Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve printanier » 琵琶演奏朗诵《春江花月夜》

« Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve printanier », vous connaissez peut-être ce chef-d’œuvre poétique d’un poète du VIIe siècle sous la dynastie des Tang, Zhang Ruoxu.

Savez-vous qu’il existe aussi un morceau de musique classique éponyme ? Aujourd’hui, nous vous invitons à apprécier ce morceau de musique interprété par Sophie BOUCHEAU, une excellente élève du Centre culturel de Chine à Paris. Dans cette vidéo soustitrée en chinois et en français, elle va également chanter les jolis vers de ce poème.

Vous trouverez ci-dessous le texte entier traduit en français :

Au printemps les marées du fleuve rallient la mer ;
Sur la mer des marées jaillit soudain la lune.
De vague en vague, sans bornes, elle répand sa clarté
Est-il un coin du fleuve qui n’en soit éclairé ?

Le fleuve coule entourant les terres luxuriantes ;
La lune brille, que les bois partout embaument.
Givres portés par l’air, au vol inaperçu ;
Sable blanc des îlots, invisible au regard.

Fleuve et ciel confondus : teinte unie et sans tache.
La lune en plein éclat, roue solitaire, là-haut.
De la rive, qui la vit pour la première fois ?
Lune de fleuve, depuis quand luit-elle pour les hommes ?

Vie humaine, d’âge en âge ardemment poursuivie ;
Lune de fleuve tous les ans pareille à elle-même.
Comment savoir qui est l’être cher qu’elle attend ?
Ce que les hommes voient : l’eau que le fleuve écoule !

Un pan de nuage blanc vogue vers le lointain ;
Sur les verts sycomores, que de mélancolie !
Quel voyageur de nuit dans son fragile esquif ?
Quel logis sous la lune où l’on songe à l’absent ?

Hélas, sur le logis, la lune va et vient
Éclairant le miroir de femme esseulée.
Le rideau des croisées s’enroule sans l’écarter ;
Sur les pierres à linge, elle reste, immuable.

C’est l’heure où, à distance, on se voit, sans s’entendre ;
Je veux suivre la lune et m’épandre sur toi.
Oie sauvage, au long vol, n’apporte nul message ;
Poisson-dragon, nageant, ne fait que rider l’eau.

Hier soir près de l’étang, j’ai vu les fleurs échoir.
Le printemps mi-passé, ne t’en reviens-tu pas ?
Le fleuve coule, avec les eaux, s’écoule le temps ;
L’étang capte la lune qui vers l’ouest déjà penche.

Penchée, la lune se fond dans la brume marine ;
Infinie est la route de Chieh-shih à Hsiao-hsiang.
Ah, combien reviendront sous l’ultime clarté ?
En tombant la lune touche les arbres du long fleuve.

‍♂Qu’avez-vous ressenti à travers ce poème et la musique ?