Le manteau neigeux : croûte de regel avec grains ronds (2)
- il y a 3 ans
Cette courte vidéo fait partie d’une série de vidéos pédagogiques destinées à illustrer les types de grains de neige au sein du manteau neigeux, et leurs métamorphoses.
Le manteau neigeux est ici composé de deux strates ayant des caractéristiques de résistance très différentes. Ce milieu hétérogène est la conséquence de l’évolution des grains de neige au cours du temps. Dans la neige sèche (température inférieure à 0°C), les grains évoluent en fonction des conditions de gradient vertical de température et de l’effet du rayon de courbure. Dans la neige humide, l’eau liquide présente dans le manteau neigeux donne une température supérieure ou égale à 0°C, les grains tendent tous à se transformer en grains ronds.
Dans l’exemple présenté dans la vidéo, le manteau neigeux est composé uniquement d’une neige sèche le jour du tournage. Deux types de grains sont visibles, permettant de retracer la métamorphose des grains, et de discuter de leur cohésion.
La couche de surface forme une croûte dure, résistante, d’environ 2 cm d’épaisseur. Sous cette croûte la neige coule dans la main comme du sucre en poudre ou de la semoule, sans cohésion entre les grains. En observant les grains de plus près, on peut distinguer des formes angulaires, il s’agit de grains à faces planes. Ce type de grains se forme lorsque le gradient vertical de température est moyen à fort. Ce gradient est ici facile à obtenir, sur une couche d’environ 30 cm d’épaisseur, comprise entre le sol (à environ 0°C) et l’air au-dessus à une température négative pendant plusieurs jours (d’autant plus que le site est situé en face nord). La croûte de surface est une croûte de regel, dans laquelle on peut distinguer des grains ronds formés par humidification de la neige par une pluie liquide. La croûte résistance s’est formée lorsque l’eau liquide a gelée pendant une phase ultérieure de températures négatives, assurant de fortes liaisons entre les grains. Cette croûte résistante mais de faible épaisseur, reposant sur des grains sans cohésion, restera piégée dans le manteau neigeux par les couches de neiges successives qui se déposeront au cours de l’hiver. Cette croûte pourrait constituer une zone de rupture préférentielle puis un plan de glissement du manteau neigeux sus-jacent (attention aux conclusions trop hâtives, les conditions de rupture et de glissement ne sont pas traitées dans cette vidéo). Des études (voir les articles publiés par exemple dans la revue Neige et Avalanche, ANENA) montrent que ces croûtes peuvent avoir un effet sur le gradient de température.
Un cours sous forme de diapositives est disponible sur le karsteau.fr (http://www.karsteau.fr/karst/cours_amu.html). Il fait parti des enseignements du Master GERINAT (Gestion des Risques Naturels et Technologiques) de l’université Aix-Marseille, cours « Mouvements gravitaires – risque avalanche ».
Vidéo filmée à Molines en Queyras, 21/12/2020.
Le manteau neigeux est ici composé de deux strates ayant des caractéristiques de résistance très différentes. Ce milieu hétérogène est la conséquence de l’évolution des grains de neige au cours du temps. Dans la neige sèche (température inférieure à 0°C), les grains évoluent en fonction des conditions de gradient vertical de température et de l’effet du rayon de courbure. Dans la neige humide, l’eau liquide présente dans le manteau neigeux donne une température supérieure ou égale à 0°C, les grains tendent tous à se transformer en grains ronds.
Dans l’exemple présenté dans la vidéo, le manteau neigeux est composé uniquement d’une neige sèche le jour du tournage. Deux types de grains sont visibles, permettant de retracer la métamorphose des grains, et de discuter de leur cohésion.
La couche de surface forme une croûte dure, résistante, d’environ 2 cm d’épaisseur. Sous cette croûte la neige coule dans la main comme du sucre en poudre ou de la semoule, sans cohésion entre les grains. En observant les grains de plus près, on peut distinguer des formes angulaires, il s’agit de grains à faces planes. Ce type de grains se forme lorsque le gradient vertical de température est moyen à fort. Ce gradient est ici facile à obtenir, sur une couche d’environ 30 cm d’épaisseur, comprise entre le sol (à environ 0°C) et l’air au-dessus à une température négative pendant plusieurs jours (d’autant plus que le site est situé en face nord). La croûte de surface est une croûte de regel, dans laquelle on peut distinguer des grains ronds formés par humidification de la neige par une pluie liquide. La croûte résistance s’est formée lorsque l’eau liquide a gelée pendant une phase ultérieure de températures négatives, assurant de fortes liaisons entre les grains. Cette croûte résistante mais de faible épaisseur, reposant sur des grains sans cohésion, restera piégée dans le manteau neigeux par les couches de neiges successives qui se déposeront au cours de l’hiver. Cette croûte pourrait constituer une zone de rupture préférentielle puis un plan de glissement du manteau neigeux sus-jacent (attention aux conclusions trop hâtives, les conditions de rupture et de glissement ne sont pas traitées dans cette vidéo). Des études (voir les articles publiés par exemple dans la revue Neige et Avalanche, ANENA) montrent que ces croûtes peuvent avoir un effet sur le gradient de température.
Un cours sous forme de diapositives est disponible sur le karsteau.fr (http://www.karsteau.fr/karst/cours_amu.html). Il fait parti des enseignements du Master GERINAT (Gestion des Risques Naturels et Technologiques) de l’université Aix-Marseille, cours « Mouvements gravitaires – risque avalanche ».
Vidéo filmée à Molines en Queyras, 21/12/2020.