Le Jetée, de Chris Marker (Deuxième partie)
  • il y a 15 ans
Après une Troisième Guerre mondiale qui n'a laissé que ruines à la surface, les survivants vivent désormais sous terre pour échapper aux radiations. Une expérience de voyage dans le temps est mise au point par les scientifiques : un homme, hanté par le souvenir d'une femme sur la jetée de l'aéroport d'Orly, remonte le temps grâce à une méthode proche de l'hypnose. Il y retrouve un monde encore intact et la mystérieuse femme. Mais la fatalité temporelle finira par le rattraper.

Rares sont les courts et moyens métrages qui jouissent d'une notoriété comparable à celles de certains longs. D'autant plus lorsqu'il s'agit, comme ici, d'un film expérimental.
La Jetée de Chris Marker est de ceux-là et son impact ne concerne pas que les amateurs de science-fiction. Ce film est un chef-d'oeuvre unique en son genre, par son procédé "para-cinématographique" peu usité (une suite d'images fixes commentées par une voix off) mais aussi par la force de son propos : le souvenir fugace mais pregnant d'un visage de femme qui devient le déclencheur d'un voyage dans le temps.
Chaque image figée est ainsi l'expression idéale de moments volés à la mécanique du temps qui passe et à l'horreur future : une visite dans un jardin public, des pigeons saisis en plein vol, la vision de la femme aimée, des instantanés d'une vie encore normale avant le cataclysme. Tout cela entraîne le spectateur dans un sentiment de nostalgie et le fantasme impossible de pouvoir revenir en arrière, vers des instants plus sereins.
C'est cet aspect-là du film de Marker, plus encore que son histoire de fin du monde, qui le rend vraiment universel. Jusqu'à la conclusion, glacante, où la réalité reprend ses droits dans toute son implacable et inhumaine logique.

Un poète écrivait : "je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses". Celles de La Jetée sont d'autant plus importantes pour notre homme qu'elles sont comptées

Première partie > http://www.dailymotion.com/Mecanopolis/video/x7ngfg_la-jete-de-chris-marker-permire-par_shortfilms
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