Le pape François en visite à Abu Dhabi, terre d’islam

  • il y a 5 ans
C’est un voyage historique dans la capitale des Émirats Arabes Unis où les catholiques, en majorité philippins, attendent François avec impatience. L’enjeu : le dialogue interreligieux.

Le pape François est arrivé, hier soir, à Abu Dhabi où il va séjourner deux jours. Pour la première fois, un souverain pontife va fouler le sol des Émirats Arabes, alliés de l’Arabie saoudite, terre de Mahomet.

Contrairement à leur voisin sectaire qui interdit toute religion en dehors de l’islam, les Émirats sont plus ouverts. Ils se targuent même d’avoir un ministre de la Tolérance. Le pays compte huit églises, soit le plus grand nombre dans la région. Les catholiques, essentiellement philippins, indiens et pakistanais, représentent environ 9 % des 9,7 millions d’habitants. Ce sont, pour beaucoup, des migrants employés dans le bâtiment, l’hôtellerie ou comme domestiques.

Ils attendent avec impatience la venue de François qui célébrera une messe, demain, dans le grand stade d’Abu Dhabi, où 130 000 personnes sont attendues. Hier matin, des fidèles se sont pressés sous une pluie inhabituelle aux abords de la cathédrale Saint-Joseph, pour obtenir les derniers billets de la messe papale.

« Une page de dialogue »
Le pape devrait une nouvelle fois appeler à la coexistence entre les religions. Avant de quitter Rome, il a posté un message sur Twitter : « Je me rends comme un frère pour écrire ensemble une page de dialogue. » Jeudi, il avait déclaré sur YouTube : « La foi en Dieu unit et ne divise pas, elle nous rapproche malgré nos différences, elle éloigne les hostilités et l’aversion. »

Ce dialogue interreligieux sera au cœur de la rencontre prévue, aujourd’hui, avec les dignitaires musulmans, parmi lesquels le cheikh Ahmed al-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar, institution phare de l’islam sunnite. Quelque 700 personnalités y participeront, dont des patriarches d’Églises catholiques orientales et des rabbins occidentaux.

Depuis qu’il a été élu, en 2013, François s’est rendu à plusieurs reprises dans des pays musulmans où il a condamné les violences commises au nom de Dieu. En mars, il est attendu au Maroc.

En attendant, le conflit au Yémen, dans lequel les Émirats sont parties prenantes au sein de la coalition menée par l’Arabie saoudite, pourrait jeter une ombre au tableau. Juste avant de s’envoler, le pape a invité les protagonistes au « respect des accords établis » pour une trêve à Hodeïda, essentielle à l’acheminement de l’aide internationale. « La population est épuisée par le long conflit et de très nombreux enfants souffrent de la faim », a lancé le pape argentin.

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