Le 23 mai 2017, Laetitia Sanchez, candidate aux législatives dans la 1ère circonscription de l'Eure, invitait Olivier Razemon, auteur de l'étude et du livre passionnant :
"Comment la France a tué ses villes".
Après un diagnostic implacable sur la mobilité dans les villes, l'étalement urbain, l'abandon des centres-villes pour la périphérie, avec pour conséquence l'omniprésence de l'automobile - celle qui permet de faire ses courses loin du centre - le constat est fait du déclin du commerce en centre-ville.
Les commerces ferment, et les logements dans le centre sont de plus en plus vacants.
Derrière chaque rideau fermé, on sait que des drames se jouent pour ceux qui ont été longtemps au service de leur clients. Des commerçants appauvris ou ruinés, des commerces aujourd'hui sans valeurs, des vitrines placardées de tags et d'affiches qui abîment le paysage urbain.
Il n'y a plus de rencontres, les gens se rendent en auto au plus proche de l'accès à l'hypermarché, de plus en plus éloigné de la ville, allant même parfois remplacer le centre-ville.
Les gens ne sont plus citoyens, ni clients, ils sont consommateurs. Les ZAC sont une alternative à tout le commerce disponible en centre-ville. Celui-ci meurt, et même les ZAC se concurrencent au point de rencontrer de plus en plus de friches commerciales à la périphérie, avalées par un plus gros centre, toujours plus loin.
Ce sera évidemment le cas à Évreux, avec l'extension de l'hypermarché Carrefour Grand Évreux. 1000 m2 de surface de vente, 60 enseignes feront leur apparition, sous prétexte de complémentarité avec le commerce du centre-ville.
350 emplois annoncés dans cet hyper agrandi, mais combien de disparitions d'emplois dans le centre-ville d'Évreux et des communes environnantes ?
On ne crée pas d'emplois, on les déplace. Et encore, on l'automatise : le client fait le travail de caisse dorénavant.
Seule condition : posséder une automobile.
Ce déclin est-il inéluctable ? Un chapitre de ce livre formidable s'intitule : Comment la France peut sauver ses villes...