Foot : Pour Luis Enrique après le match PSG - Barça, Paris a été meilleur avec et sans le ballon !
  • il y a 7 ans
Le club parisien a fait un grand pas vers les quarts de la Ligue des champions en surclassant (4-0) le FC Barcelone mardi en huitièmes de finale aller.

Le sourire enjôleur, Nasser Al-Khelaïfi savoure son état de grâce. Escorté par son communicant, Jean Martial Ribes, le président du Paris-Saint-Germain plastronne face à une nuée de journalistes massés dans les sous-sols du Parc des Princes. Quelques instants après la victoire quasi irréelle (4-0) de ses joueurs contre le FC Barcelone, mardi 14 février, en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, le dirigeant qatari, qui avait déjà eu droit il y a quelques jours aux remerciements des ultras pour les avoir réintégrés au Parc des Princes après des années d’interdiction, sait qu’il tient là le match de référence de son mandat. « Cela fait cinq ans qu’on travaille pour gagner ce type de rencontre », déclare crânement le quadragénaire, nommé aux commandes du club à la suite de son rachat, en 2011, par le fonds Qatar Sports Investments (QSI).


En domptant sa « bête noire », qui l’avait éliminé à deux reprises en quarts de finale, en 2013 et en 2015, le PSG vient enfin d’entrer dans une autre dimension. Grâce à un doublé de l’Argentin Angel Di Maria et des buts inscrits par l’Allemand Julian Draxler, recruté lors du mercato hivernal, et son avant-centre uruguayen Edinson Cavani, les Parisiens ont pris une option presque définitive sur la qualification avant la manche retour prévue au Camp Nou, le 8 mars. Cette démonstration de force inattendue face au quintuple vainqueur de l’épreuve (1992, 2006, 2009, 2011, 2015) vient surtout conforter la stratégie mise en place par les propriétaires qataris, qui dotent actuellement le club d’un budget pharaonique (560 millions d’euros).

« On vient de battre en plus le Barça, la meilleure équipe du monde », renchérit Nasser Al-Khelaïfi, heureux d’avoir enfin maté l’écurie espagnole et son redoutable trio d’attaque estampillé « MSN » (Messi, Suarez, Neymar). Le satisfecit dressé par le dirigeant tranche avec la mise au point faite la saison dernière, sur un ton glacial, dans les couloirs de l’Etihad Stadium, le 12 avril 2016, après la déception de l’élimination (2-2, 0-1) face à Manchester City.

Ce jour-là, la formation de la capitale avait été incapable, pour la quatrième fois d’affilée, de se hisser dans le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Une déconvenue inacceptable pour l’émir du Qatar, Tamim Al-Thani, qui ne cache pas sa volonté de remporter le trophée. Pour percer le plafond de verre qui circonscrit ses visées européennes et ouvrir « un nouveau cycle », Nasser Al-Khelaïfi décide de remplacer, en juin 2016, l’entraîneur français Laurent Blanc par l’Espagnol Unai Emery, triple vainqueur de la Ligue Europa avec le FC Séville, en 2014, 2015 et 2016.

Faire bouger les lignes : Le triomphe face au Barça est d’abord celui du technicien basque, moqué pour ses choix hasardeux et ses méthodes dirigistes lors de la première partie de saison, et qui n’avait jusque-là remporté qu’une seule rencontre en vingt-trois confrontations face aux Blaugrana. En renversant de manière spectaculaire l’équipe de Lionel Messi, Unai Emery éteint les critiques alors que le PSG, marqué par le départ à l’été 2016 de sa star Zlatan Ibrahimovic, est actuellement devancé de trois points par Monaco en tête d’une Ligue 1 qui ne lui échappe plus depuis 2013, et que plusieurs recrues (Hatem Ben Arfa, Grzegorz Krychowiak) sont sous-utilisées voire prêtées (l’Espagnol Jesé).

Prié d’atteindre au minimum les demi-finales de la Ligue des champions dès cette saison, Emery semble en passe de « faire bouger les lignes », assure-t-on en interne. En lançant face au Barça de jeunes joueurs (21 ans) formés au club comme Adrien Rabiot ou l’arrière central Presnel Kimpembe – qui a réussi son baptême du feu européen en remplaçant au pied levé le capitaine Thiago Silva, blessé –, Unai Emery tente aussi de rajeunir un effectif en partie composé de stars vieillissantes.

nvaincus depuis janvier, les quadruples champions de France en titre ont donné l’impression de rester perchés sur leur nuage après leur exploit contre le Barça. « Pour avoir une chance de se qualifier, on savait qu’il fallait faire le travail à domicile, confie, extatique, le défenseur belge Thomas Meunier. S’il y avait eu 4-0 pour le Barça, tout le monde aurait trouvé ça normal. Mais là… On a été irréprochables, fantastiques, costauds défensivement et offensivement. On a fait un grand pas vers la qualification. On finira le travail à Barcelone. »
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