homélie du 11 septembre 2016 : « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » Lc 15, 1-10
  • il y a 8 ans
De l’époque de Moïse à aujourd’hui, Dieu s’adresse à ses fidèles disciples, à ses prophètes, aux chrétiens pour leur donner une mission :
Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui.
Aujourd’hui, notre veau d’or est sans contexte l’argent que les puissants de ce monde veulent sans cesse servir au mépris de la dignité de l’homme et de ses droits. Dans L’Evangile de la joie (Evangelii gaudium), François écrit :
« La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas encore acheté… (55) Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l’argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés… Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. »
Oui, aujourd’hui, que voyons-nous ?
Une humanité immense, toujours éloignée de l’Amour universel et du respect d’autrui. Un pouvoir civil qui confine l’Évangile dans les sacristies en surveillant que le religieux soit strictement cultuel tout en se permettant des « sorties » politiques auprès du « religieux ». Une foule qui soutient des candidats au gouvernement, des candidats qui veulent satisfaire le peuple en promettant de construire des murs pour se protéger des étrangers.
A l’époque de Jésus, les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Au XIXe siècle, Antoine Chevrier disait :
« Que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! Les hommes continuent à se damner. Alors, je me suis décidé à suivre Notre Seigneur Jésus Christ de plus près, pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes, et mon désir est que vous-mêmes, vous suiviez aussi Notre Seigneur de près » (P 2, p. 98).
Nous souhaitons être avec Jésus, nous laisser former par lui, afin de pouvoir montrer à toutes et à tous, la joie de Dieu quand l’homme (la femme) égaré retrouve le chemin de la Vérité. Une Vérité qui s’écarte de ce que les puissants disent. À l’époque du Christ, nous constatons que les pharisiens ne supportent pas le bon accueil que Jésus réserve aux pécheurs ; il mange avec eux. Impensable ! Or pour Paul, pour nous, c’est un émerveillement. Jésus fait confiance aux 99 brebis de la bergerie pour aller chercher l’unique qui s’est perdue.
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.
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