Cette mère gagne le pari en dénonçant «l'exclusion sociale» de son enfant autiste par le système éducatif
  • il y a 8 ans
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Pour venir à bout de ce manque d'organisation et de moyens déployés par l'Éducation nationale pour scolariser les enfants souffrant d'un handicap, Laura-Julia Fiquet a tiré sur la sonnette d'alarme, un cri de cœur qui a éveille la sensibilité des internautes. Un appel qui est devenu viral.

Johan a 5 ans, il est autiste, sa maman Laura-Julia Fiquet dénonce «l'exclusion sociale» de son enfant par le système éducatif. «L'ennemi numéro 1, quand on a un enfant handicapé, n'est pas le handicap en lui-même, mais l'Éducation Nationale», déclare cette dernière. La mère de famille mène un combat sans merci depuis bientôt deux ans, pour que son fils soit mieux considéré, et qu'il puisse jouir pleinement de ses droits, en ayant un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), un assistant d'éducation chargé de suppléer l'enseignant et d'accompagner l'enfant en situation de handicap.
Elle confesse :
« que les longues démarches auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapés (MDPH) du Calvados, l'absence d'AVS à la rentrée, l'obtention tardive en 2015 d'un assistant d'éducation pendant «seulement une heure par jour», ou encore l'exclusion de son fils lors d'une sortie de fin d'année, en juin dernier. Au terme de son récit, la jeune maman interpelle trois membres du gouvernement, dont Najat Vallaud-Belkacem, qu'elle invite à accompagner son enfant pour sa rentrée des classes, à l'école de Louvigny, près de Caen. Mercredi, le ministère a répondu favorablement à cet appel. La ministre était ce matin avec le président Hollande à Orléans pour la visite d'une école primaire et d'un collège. » Alors, cette dernière sera-t-elle en mesure d’honorer son rendez-vous?

Laura-Julia Fiquet, se dit être satisfaite, de cette visite. Bientôt deux ans, qu'elle dirige l'Union des Mamans d'Enfants Handicapés (UMEH), une association qui permet aux parents d'enfants handicapés, «de communiquer, de s'informer de leurs droits et de ceux de leurs enfants». Sur le groupe Facebook qui est dédié, à la présidente de nombreuses mères de famille témoignent. «Depuis 4 ans déjà et cette année encore, rien n'est mis en place pour la rentrée. Le dossier de mon fils, déposé en avril, n'est toujours pas passé en commission», se désole Vanessa. Même chose pour Ouarda: «On ne sait toujours pas si l'Éducation nationale a recruté un AVS ni quel sera son planning pour mon fils qui rentrera en petite section de maternelle. Impossible pour nous de s'organiser. Où ira mon fils s'il n'est pas accepté à l'école? Qui le gardera?».
«Effectivement, il arrive que certains élèves soient sans AVS à la rentrée, cela fait suite à des procédures longues et des réajustements», admet-on au ministère de l'Education nationale, qui assure par ailleurs que la durée hebdomadaire de prise en charge d'un enfant handicapé par un Auxiliaire de Vie Scolaire est toujours établie selon les besoins de l'enfant, en conformité avec la prescription de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH), chargée de l'étude des dossiers. Cette prise en charge est d'ailleurs passée de 12h à 15h hebdomadaires maximum en 2016. «Les enfants handicapés ont des besoins particuliers, il est donc normal que leur temps scolaire soit aménagé. Souvent, leur journée est divisée entre scolarités le matin, et accompagnement dans une structure médicale», précise le ministère. Quant à Johan, le fils de Laura-Julia Fiquet, le directeur de cabinet du recteur de Normandie a assuré que l'enfant serait scolarisé tous les matins avec un accompagnant pour cette rentrée.
37 % des enfants handicapés scolarisés «seulement à temps partiel»
Le ministère de l'Education nationale a consacré en 2013 le «principe d'inclusion scolaire» dans sa loi sur la Refondation de l'école, estimant que «le droit à l'éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental». Environ 280 000 élèves ont ainsi été scolarisés en «milieu ordinaire» pour l'année 2015-2016, contre 226 000 en 2012-2013. Pour autant, en 2015, le rapport du Commissaire aux droits de l'homme indiquait que 20 000 enfants handicapés se trouvaient sans solution de scolarisation en France. Nils Muižnieks s'inquiétait d'une «qualité de la scolarisation en milieu ordinaire» laissant à désirer. 37 % des enfants handicapés scolarisés le seraient «seulement à temps partiel» et 65 % d'entre eux n'auraient «pas accès aux activités périscolaires».

sources : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/08/31/01016-20160831ARTFIG00359-rentree-scolaire-le-pari-gagne-de-la-maman-de-johan-autiste.php
https://youtu.be/K0oQvMZfcp4
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