Les Otages
  • il y a 16 ans
Chef-d’œuvre de Raymond Bernard (1938). Dialogues : Jean Anouilh. Musique : Darius Milhaud.

Un village du nord-est de la région parisienne en août 1914. Tandis qu’une querelle de voisinage oppose depuis des années le maire, Adrien Beaumont (Fernand Charpin), au hobereau local, Rossignol (Saturnin Fabre), les armées du Kaiser déferlent sur le nord de la France. Le fils du hobereau a profité d’une permission pour épouser secrètement la fille du maire (Annie Vernay). Passant une nuit avec elle, il est pris au piège par l’avance allemande et tue un officier puis regagne ses lignes. L’occupant réclame cinq otages, faute de quoi le village sera rasé au canon avec ses habitants. Ces otages seront fusillés à l’aube si l’auteur du coup de feu n’est pas arrêté. Beaumont, Rossignol et trois autres notables (Pierre Larquey, Noël Roquevert et Pierre Labry) se présentent et vont rejoindre le braconnier Rodillard (Dorville) dans les caves de la mairie. Pendant cette dernière nuit, ils font assaut de courage pour se soutenir mutuellement. A l’aube, ce ne sont pas des Allemands qui viendront les chercher, mais les dragons français, en pleine contre-offensive de la Marne.

[Le scénario accorde aux occupants une attitude assez convenable pour que le film ait pu être présenté en Allemagne, et donc sous-titré. Cette copie est un remontage d’après-guerre, réalisé à l’aide de certaines scènes sous-titrées.]

Un thème trop méconnu : celui de l’attitude courageuse de la plupart des édiles, souvent bourgeois établis, devant les exigences de l’occupant, au cours des deux guerres. Je veux simplement citer l’armateur Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle, qui refusa de faire hisser le drapeau nazi sur son hôtel de ville, le 23 juin 1940, participa à la Résistance et finit fusillé au camp du Struthof, le 2 septembre 1944, à l’âge de 80 ans.
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