Repenti du groupe Etat islamique, un Français raconte
  • il y a 9 ans
C’est un témoignage rare. Celui d’un Français d’une trentaine d’années qui s’est rendu à la police en mars à son retour de Syrie. Le Parisien a pu consulter les PV d’audition de ce combattant du groupe Etat islamique repenti. Voici ce qu’il dit avoir vécu. Après un séjour en prison où il se radicalise, il décide de partir en Syrie en septembre 2014. Via la Turquie, il parvient à Raqqa, bastion du groupe islamiste. Réveil au son de coups de kalachnikov, prières, entraînements physiques et cours religieux. Après neuf jours de formation, il prête allégeance avec près de 150 camarades. Il apprend ensuite le maniement des armes puis intègre la police islamique. Il a promis aux enquêteurs qu’il avait refusé de combattre mais qu’il n’avait pas eu le choix. Ses journées se résument à patrouiller avec un "pistolet et une kalach" pour "mettre des amendes et régler les bagarres". Il dit aussi avoir « reçu une grosse somme d’argent et un salaire mensuel ". Ce dont les policiers doutent fortement. Plus tard, il assiste à deux exécutions mais cette barbarie "commise au nom de l’islam" l’écoeure. Au bout de six mois, il demande à quitter Daech et la Syrie. Il pensait être tué, mais il est déposé en Turquie, avec, en prime, 450 € en poche. En détention provisoire et mis en examen, il se défend d’être rentré "pour commettre un attentat". Il dit n’avoir tué personne et se "considère comme une victime qui s’est fait monter la tête" et qui espère bien "retrouver une vie normale".
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